Maurice Denis, La colonie de vacances1913
Qui sait que la Commission Nationale du Débat Public organise actuellement le débat public sur la « planification maritime » ? Il s’agit pourtant de débattre de l’avenir de la mer et du littoral au regard du projet Mer Littoral 2030, recueil des « Documents Stratégiques de Façade » porté par les maîtres d’ouvrage à savoir : le gouvernement représenté par le ministère de la Transition énergétique, le ministère de la Transition écologique et le secrétariat d’État chargé de la Mer ainsi que le Réseau Transport Electricité. Le débat « La mer en débat » a lieu simultanément sur les quatre façades maritimes de la France métropolitaine : Manche Est-Mer du Nord / Nord Atlantique-Manche Ouest / Sud Atlantique / Méditerranée.
À l’automne dernier, la Commission Nationale du Débat Public a sollicité l’Union Nationale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), dont les membres jalonnent le littoral français, pour contribuer à l’animation dudit débat public.
Après avoir largement consulté le document en question, la proposition de contribution du CPIE d’Ajaccio à l’animation du débat public national « La mer en débat » a souhaité cibler le sujet de « l’accès populaire à la mer », qui semble impensé dans les documents stratégiques.
En effet, dans ce document stratégique élaboré par les services de l’État, la mer est soit :
- un espace économique sous diverses formes : des ressources à exploiter, l’espace du trafic maritime ou un stade de loisirs...
- soit un espace à protéger : il s’agit alors de rendre les activités lucratives compatibles avec le maintien « d’un bon état écologique » et de mettre sous cloche quelques zones à fort enjeu.
Les activités n’y sont abordées que sous l’angle du chiffre d’affaires ou des nuisances qu’elles génèrent. Les hommes y sont soit des professionnels, soit des clients.
Jamais la mer n’est envisagée sous l’angle des riverains qui l’habitent et des relations qu’ils nourrissent avec elle.
Nous avons vu dans ce débat public l’opportunité de suggérer à nos dirigeants l’intérêt d’offrir à leurs riverains un accès à la mer.
D’abord nous voulons leur rappeler la fonction vitale de la mer pour l’épanouissement et la bonne santé de ceux qui la pratiquent. Les témoignages de soignants sont collectés. IIs ne représentent pas une étude statistique, mais juste un recueil de truismes pour tous les pratiquants assidus qui ressentent bien que la mer, c’est bon pour tout : la sinusite, la cellulite, la circulation, le stress…
Si nous devions renoncer à cette plus-value sur la santé faute d’être capables de produire des indicateurs chiffrés de ce que nous prétendons, reste encore cet argument : Sans éducation populaire à la mer, c’est le « ni-ni » pour le tandem écologie-économie : ni nous n’éduquerons des citoyens soucieux de sa conservation, ni nous ne formerons des professionnels de la mer susceptibles de l’exploiter.
À l’automne dernier, la Commission Nationale du Débat Public a sollicité l’Union Nationale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), dont les membres jalonnent le littoral français, pour contribuer à l’animation dudit débat public.
Après avoir largement consulté le document en question, la proposition de contribution du CPIE d’Ajaccio à l’animation du débat public national « La mer en débat » a souhaité cibler le sujet de « l’accès populaire à la mer », qui semble impensé dans les documents stratégiques.
En effet, dans ce document stratégique élaboré par les services de l’État, la mer est soit :
- un espace économique sous diverses formes : des ressources à exploiter, l’espace du trafic maritime ou un stade de loisirs...
- soit un espace à protéger : il s’agit alors de rendre les activités lucratives compatibles avec le maintien « d’un bon état écologique » et de mettre sous cloche quelques zones à fort enjeu.
Les activités n’y sont abordées que sous l’angle du chiffre d’affaires ou des nuisances qu’elles génèrent. Les hommes y sont soit des professionnels, soit des clients.
Jamais la mer n’est envisagée sous l’angle des riverains qui l’habitent et des relations qu’ils nourrissent avec elle.
Nous avons vu dans ce débat public l’opportunité de suggérer à nos dirigeants l’intérêt d’offrir à leurs riverains un accès à la mer.
D’abord nous voulons leur rappeler la fonction vitale de la mer pour l’épanouissement et la bonne santé de ceux qui la pratiquent. Les témoignages de soignants sont collectés. IIs ne représentent pas une étude statistique, mais juste un recueil de truismes pour tous les pratiquants assidus qui ressentent bien que la mer, c’est bon pour tout : la sinusite, la cellulite, la circulation, le stress…
Si nous devions renoncer à cette plus-value sur la santé faute d’être capables de produire des indicateurs chiffrés de ce que nous prétendons, reste encore cet argument : Sans éducation populaire à la mer, c’est le « ni-ni » pour le tandem écologie-économie : ni nous n’éduquerons des citoyens soucieux de sa conservation, ni nous ne formerons des professionnels de la mer susceptibles de l’exploiter.
Démocratiser l'accès à la mer
C'est un paradoxe : malgré ses 1000km de côtes, l’accès – pas à la plage – à la mer est un privilège dont les classes populaires ne jouissent pas. Dans le secteur du « Golfe d’Ajaccio » où nous exerçons, on note trois mises à l’eau pour 100 km de côtes ; des clubs nautiques qui vivotent voire déclinent dans des installations vétustes qu'ils occupent de façon précaire.
Lors du forum débat organisé à Ajaccio le 22 février dernier par la Commission Nationale du Débat Public et la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée, la consultation que nous avons engagée avec le public a produit ces premiers témoignages :
- « Je n’avais plus d’endroit où entreposer mon kayak, je l’ai vendu » ;
Lors du forum débat organisé à Ajaccio le 22 février dernier par la Commission Nationale du Débat Public et la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée, la consultation que nous avons engagée avec le public a produit ces premiers témoignages :
- « Je n’avais plus d’endroit où entreposer mon kayak, je l’ai vendu » ;
- « Le corps mort c’est interdit et la place au port c’est trop cher »,
- « Enfant, jamais mes parents n’auraient pu m’offrir l’équitation ou le tennis, mais je faisais de la voile toute l’année » ;
- « La mer ? Et bé... Je la regarde ! »
Enfin, « Pourquoi la mise à l’eau et le mouillage des petites embarcations des riverains ne font pas l’objet de la considération et des moyens dédiés aux coffres d’amarrage de la grande plaisance ? »
Comment peut-on imaginer que les jeunes protègent la mer ? ou qu'ils s'orientent vers les métiers du nautisme sans jamais avoir pratiqué la mer ? Sur ce constat, l'économie et l'écologie peuvent se retrouver autour du pivot que représente l’Éducation populaire. La première étape : rendre possible, pour ceux qui le désirent, une pratique régulière.
Signalons que les gamins habitant les quartiers « politique de la ville » bénéficient « d’un cadeau » : le baptême de plongée, ou les 10 dix séances – c’est déjà mieux – de voile scolaire. Cette bonne intention ne constitue pas une « politique d’éducation populaire à la mer » qui requiert à minima de créer une base nautique publique et/ou un partenariat fort avec les clubs et y adosser une tarification sociale. Politique grâce à laquelle les jeunes pourront développer des habiletés et acquérir de réelles compétences à la mer. Elles sont pré-requises pour ensuite :
- voir poindre les vocations professionnelles pour les métiers du nautisme comme pour ceux de l’environnement,
- mais surtout pour offrir à chacun, quels que soient son âge et ses moyens financiers, de jouir en autonomie d’un espace de liberté et de beautés inouïes.
- « Enfant, jamais mes parents n’auraient pu m’offrir l’équitation ou le tennis, mais je faisais de la voile toute l’année » ;
- « La mer ? Et bé... Je la regarde ! »
Enfin, « Pourquoi la mise à l’eau et le mouillage des petites embarcations des riverains ne font pas l’objet de la considération et des moyens dédiés aux coffres d’amarrage de la grande plaisance ? »
Comment peut-on imaginer que les jeunes protègent la mer ? ou qu'ils s'orientent vers les métiers du nautisme sans jamais avoir pratiqué la mer ? Sur ce constat, l'économie et l'écologie peuvent se retrouver autour du pivot que représente l’Éducation populaire. La première étape : rendre possible, pour ceux qui le désirent, une pratique régulière.
Signalons que les gamins habitant les quartiers « politique de la ville » bénéficient « d’un cadeau » : le baptême de plongée, ou les 10 dix séances – c’est déjà mieux – de voile scolaire. Cette bonne intention ne constitue pas une « politique d’éducation populaire à la mer » qui requiert à minima de créer une base nautique publique et/ou un partenariat fort avec les clubs et y adosser une tarification sociale. Politique grâce à laquelle les jeunes pourront développer des habiletés et acquérir de réelles compétences à la mer. Elles sont pré-requises pour ensuite :
- voir poindre les vocations professionnelles pour les métiers du nautisme comme pour ceux de l’environnement,
- mais surtout pour offrir à chacun, quels que soient son âge et ses moyens financiers, de jouir en autonomie d’un espace de liberté et de beautés inouïes.
Pour aller plus loin
Vous pourrez prendre connaissance de la stratégie de façade présentée par le gouvernement via ce lien : https://www.merlittoral2030.gouv.fr/content/mediterranee-5169
Vous pouvez enrichir le débat jusqu’au 26 avril 2024 : https://participer-la-mer-en-debat.cndp.fr/project/consultez-les-avis-sur-les-projets/collect/partagez-votre-avis-et-commentez-les-contributions-deja-en-ligne
Ou adresser vos contributions à cpieajaccio@gmail.com
Vous pouvez enrichir le débat jusqu’au 26 avril 2024 : https://participer-la-mer-en-debat.cndp.fr/project/consultez-les-avis-sur-les-projets/collect/partagez-votre-avis-et-commentez-les-contributions-deja-en-ligne
Ou adresser vos contributions à cpieajaccio@gmail.com