Essouchage, José Tomasi
Sans doute faut-il commencer par rappeler que José Tomasi fut un des élèves de l’extraordinaire expérience pédagogique menée dans le domaine des arts plastiques par José Lorenzi à Bastia. Il prit d’ailleurs sa suite comme enseignant au lycée Giocante di Casabianca. Il obtint ensuite son diplôme SAD d’architecture intérieure et, après une thèse sur « Le baroque transhistorique et intemporel », il créa à l’Università di Corsica le département Arts. Membre de l’Ordre des experts internationaux dans le domaine de l’histoire des arts et de la plastique de l’environnement, il est en particulier intervenu comme conseil au Cambodge et plus récemment à Palmyre.
Aujourd’hui installé dans la campagne balanine, José Tomasi a entrepris de retracer l’histoire agricole encore lisible dans le paysage contemporain en illustrant la grande aventure de la « Coltivatione ». Il la reconstitue par des images picturales qui cristallisent les grandes étapes de cette révolution agraire trop peu connue.
Aujourd’hui installé dans la campagne balanine, José Tomasi a entrepris de retracer l’histoire agricole encore lisible dans le paysage contemporain en illustrant la grande aventure de la « Coltivatione ». Il la reconstitue par des images picturales qui cristallisent les grandes étapes de cette révolution agraire trop peu connue.
La Coltivatione
Amorcée dès le début du XVIe siècle sous l’égide de l’Office Saint-Georges, la mise en valeur agricole de la Corse se développa véritablement avec les Génois au cours d’une petite décennie remarquable, de 1637 à 1647. Sans précédent, l’effort consenti au plan économique, financier, fiscal et humain permit à l’île d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
La volonté politique aidant, l’administration génoise créa les instruments nécessaires à la mise en œuvre et au contrôle des directives du "Magistro di Corsica". L’éventail de ces mesures était large : prêts, aides, octroi d’un droit de port d’arme, etc. et s’accompagna d’une politique somme toute contraignante pour les habitants de l’île : obligation de planter des arbres fruitiers, de protéger les terrains du bétail errant, etc.). Un arsenal de mesures de rétorsion complétait le dispositif.
L’historien moderniste Antoine-Laurent Serpentini publia en 1999 un important ouvrage sur le sujet : une sélection de textes représentatifs, regroupés en dossiers thématiques, annotés et présentés. L’on y découvre in extenso, l’esprit et la lettre de la « réforme » à travers les documents officiels restitués dans la langue d’origine, et au-delà, l’empreinte des hommes, administrateurs et administrés, qui en furent les artisans.
"La politique génoise de mise en valeur agricole de l’intérieur de l’île ne débute pas en 1637 avec l’aggravation de la taxation sur la consommation du sel et ne se termine pas en 1647, année où se précise le désengagement génois amorcé quelque deux ans plus tôt avec le départ du commissaire à l’agriculture Francesco Maria Giustiniani. Cependant cette décennie est incontestablement le temps fort de cette œuvre de rénovation et de développement agraire conduite par la République sur le long terme, sans doute de façon contrastée mais non sans persévérance.
Dès le début du XVIe siècle, l’Office de Saint-Georges s’était soucié de développer l’agriculture insulaire, malheureusement les révoltes féodales et les guerres dites des Français et de Sampiero non seulement réduisirent à néant ces essais mais aggravèrent cruellement la situation de l’île.
En 1562, au lendemain de la reprise en main effective de la Corse par le Sénat de Gênes, tout est à reconstruire dans une île où de multiples maux cumulent leurs effets."
La volonté politique aidant, l’administration génoise créa les instruments nécessaires à la mise en œuvre et au contrôle des directives du "Magistro di Corsica". L’éventail de ces mesures était large : prêts, aides, octroi d’un droit de port d’arme, etc. et s’accompagna d’une politique somme toute contraignante pour les habitants de l’île : obligation de planter des arbres fruitiers, de protéger les terrains du bétail errant, etc.). Un arsenal de mesures de rétorsion complétait le dispositif.
L’historien moderniste Antoine-Laurent Serpentini publia en 1999 un important ouvrage sur le sujet : une sélection de textes représentatifs, regroupés en dossiers thématiques, annotés et présentés. L’on y découvre in extenso, l’esprit et la lettre de la « réforme » à travers les documents officiels restitués dans la langue d’origine, et au-delà, l’empreinte des hommes, administrateurs et administrés, qui en furent les artisans.
"La politique génoise de mise en valeur agricole de l’intérieur de l’île ne débute pas en 1637 avec l’aggravation de la taxation sur la consommation du sel et ne se termine pas en 1647, année où se précise le désengagement génois amorcé quelque deux ans plus tôt avec le départ du commissaire à l’agriculture Francesco Maria Giustiniani. Cependant cette décennie est incontestablement le temps fort de cette œuvre de rénovation et de développement agraire conduite par la République sur le long terme, sans doute de façon contrastée mais non sans persévérance.
Dès le début du XVIe siècle, l’Office de Saint-Georges s’était soucié de développer l’agriculture insulaire, malheureusement les révoltes féodales et les guerres dites des Français et de Sampiero non seulement réduisirent à néant ces essais mais aggravèrent cruellement la situation de l’île.
En 1562, au lendemain de la reprise en main effective de la Corse par le Sénat de Gênes, tout est à reconstruire dans une île où de multiples maux cumulent leurs effets."
Pour aller plus loin
Antoine-Laurent Serpentini, La Coltivatione, Albiana, Ajaccio, 1999.
Emblavure, José Tomasi
Et une exposition
José Tomasi expose sa série autour de la Coltivazione, à partir du 29 avril au Parc de Saleccia
Plaine d'Aregnu, José Tomasi