La question de l’eau est depuis des siècles, sur les rives sud et orientale de la Méditerranée, une question déterminante. Les perspectives tracées au sujet des évolutions climatiques peuvent conduire à une dramatisation.
La gestion des ressources disponibles conduit à définir trois types de zones : des zones où l’eau existe en quantité suffisante et où son utilisation est à peu près bien gérée, des zones où l’eau existerait en quantité suffisante mais où sa gestion est ou a été en partie défaillante, des zones où les ressources en eau sont globalement insuffisantes.
La gestion des ressources disponibles conduit à définir trois types de zones : des zones où l’eau existe en quantité suffisante et où son utilisation est à peu près bien gérée, des zones où l’eau existerait en quantité suffisante mais où sa gestion est ou a été en partie défaillante, des zones où les ressources en eau sont globalement insuffisantes.
Les pays méditerranéens en difficulté selon l’ONU
L’organisation des Nations Unies a défini quatre seuils. Un premier seuil de 2500 m3 par habitant et par an, au-dessous duquel un pays entrerait en situation de vulnérabilité. Un second de 1700 m3 par habitant et par an, au-dessous duquel un pays serait en situation de stress hydrique. Un troisième de 1000 m3 par habitant et par an, au-dessous duquel un pays se trouverait en situation de pénurie. Un quatrième de 500 m3 par habitant et par an au-dessous duquel un pays serait en situation critique.
Ces points de référence ont été violemment critiqués par quelques spécialistes qui considèrent les trois premiers comme beaucoup trop élevés. Nous ne trancherons pas ici le débat et nous nous appuierons sur ces seuils pour donner un aperçu de la situation en Méditerranée en 2009 telle que considérée par l’organisation des Nations Unies.
En termes de ressources, une dizaine de pays se trouvent dans une situation de relatif confort, au-dessus du seuil de vulnérabilité avec une ressource moyenne qui va de 2600 m3 à 24882 m3. Ces pays sont, dans l’ordre décroissant, la Croatie, la Slovénie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Portugal, la Grèce, la France, l’Italie, la Macédoine et la Turquie. Trois pays disposent de bonnes ressources mais sont, au vu des seuils définis par l’ONU, en situation potentielle de vulnérabilité : l’Espagne, l’Irak et l’Iran. Un pays, l’Éthiopie est en situation de stress hydrique. Cinq pays sont en situation de pénurie : le Soudan, le Maroc, le Liban, Chypre, l’Égypte. Enfin neuf pays sont dans une situation critique, au-dessous de 500 m3 par habitant et par an : l’Algérie, la Tunisie, Israël, la Jordanie, Malte, la Libye, l’Arabie Saoudite, les Territoires Palestiniens et le Koweït.
Cette présentation ne tient pas compte de la disponibilité réelle des ressources en eau. Quelques pays où la ressource est abondante peuvent se trouver en situation de stress ou de pénurie en raison d’une mauvaise gestion de la ressource.
Les chiffres par pays nous donnent une indication importante mais, bien évidemment, à l’intérieur de chaque pays nous trouvons des régions qui sont dans des situations tout à fait différentes. Des situations qui vont de l’abondance à la pénurie et qui apparaissent sur une carte publiée dans le cadre du plan bleu. Sur cette carte, il y a d’abord les régions où l’eau existe en abondance, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit mobilisable et bien gérée. C’est le cas de la Corse en France, de la Vénétie en Italie, des régions de l’Aragon, de la Navarre et du Pays Basque en Espagne, c’est le cas de certaines zones des Balkans ou de Turquie qui disposent pourtant de très fortes ressources en eau.
Il y a, à l’opposé, les régions en situation de tension ou de pénurie : les problèmes qui se posent en Afrique du Nord, au Moyen Orient, à Chypre, à Malte sont directement liés à la ressource. Il en résulte souvent, dans ces pays, des risques de tensions diplomatiques et de conflits entre pays.
Ces points de référence ont été violemment critiqués par quelques spécialistes qui considèrent les trois premiers comme beaucoup trop élevés. Nous ne trancherons pas ici le débat et nous nous appuierons sur ces seuils pour donner un aperçu de la situation en Méditerranée en 2009 telle que considérée par l’organisation des Nations Unies.
En termes de ressources, une dizaine de pays se trouvent dans une situation de relatif confort, au-dessus du seuil de vulnérabilité avec une ressource moyenne qui va de 2600 m3 à 24882 m3. Ces pays sont, dans l’ordre décroissant, la Croatie, la Slovénie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Portugal, la Grèce, la France, l’Italie, la Macédoine et la Turquie. Trois pays disposent de bonnes ressources mais sont, au vu des seuils définis par l’ONU, en situation potentielle de vulnérabilité : l’Espagne, l’Irak et l’Iran. Un pays, l’Éthiopie est en situation de stress hydrique. Cinq pays sont en situation de pénurie : le Soudan, le Maroc, le Liban, Chypre, l’Égypte. Enfin neuf pays sont dans une situation critique, au-dessous de 500 m3 par habitant et par an : l’Algérie, la Tunisie, Israël, la Jordanie, Malte, la Libye, l’Arabie Saoudite, les Territoires Palestiniens et le Koweït.
Cette présentation ne tient pas compte de la disponibilité réelle des ressources en eau. Quelques pays où la ressource est abondante peuvent se trouver en situation de stress ou de pénurie en raison d’une mauvaise gestion de la ressource.
Les chiffres par pays nous donnent une indication importante mais, bien évidemment, à l’intérieur de chaque pays nous trouvons des régions qui sont dans des situations tout à fait différentes. Des situations qui vont de l’abondance à la pénurie et qui apparaissent sur une carte publiée dans le cadre du plan bleu. Sur cette carte, il y a d’abord les régions où l’eau existe en abondance, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit mobilisable et bien gérée. C’est le cas de la Corse en France, de la Vénétie en Italie, des régions de l’Aragon, de la Navarre et du Pays Basque en Espagne, c’est le cas de certaines zones des Balkans ou de Turquie qui disposent pourtant de très fortes ressources en eau.
Il y a, à l’opposé, les régions en situation de tension ou de pénurie : les problèmes qui se posent en Afrique du Nord, au Moyen Orient, à Chypre, à Malte sont directement liés à la ressource. Il en résulte souvent, dans ces pays, des risques de tensions diplomatiques et de conflits entre pays.
Les situations de crise diplomatique en Méditerranée
Le lieu des plus graves tensions est le Moyen Orient. La Turquie, l’Égypte et Israël connaissent de ce point de vue de très graves tensions avec leurs voisins.
L’Euphrate qui traverse la Syrie et l’Irak, prend sa source sur le plateau arméno-kurde de l’Anatolie Orientale, en Turquie. Ces montagnes peuvent être considérées comme le château d’eau du Moyen Orient. Les deux grands fleuves que sont le Tigre et l’Euphrate en descendent et ont fait de l’ancienne Mésopotamie, l’actuel Irak, le lieu d’épanouissement d’une grande civilisation. Ces fleuves sont encore de nos jours le sang de ce pays. C’est ce qui explique qu’entre 1910 et 1950, les dirigeants irakiens aient fait construire plusieurs barrages sur l’Euphrate et sur le Tigre, en vue de gérer la ressource en eau pour l’irrigation et l’approvisionnement en électricité. Dans les années 1960-1970, la Syrie (en amont du fleuve par rapport à l’Irak) s’est dotée à son tour d’équipements sur l’Euphrate, mettant en difficulté son voisin irakien. Enfin, dans les années 1970-1990, c’est la Turquie (en amont par rapport à la Syrie et à l’Irak) qui a entrepris la construction d’une série de barrages dont l’un, le barrage Atatürk achevé en 1992, est d’une capacité de 48 milliard de mètres-cubes. Ce barrage fait partie d’un immense ensemble comprenant 22 barrages capables de stocker 110 milliards de mètres-cube d’eau et dont on estime qu’ils absorbaient en 2020 entre 17 et 34 % des eaux de l’Euphrate. Le débit du fleuve a donc été réduit et les deux pays arabes en aval, la Syrie et l’Irak, se trouvent désormais placés dans une inconfortable situation de dépendance à l’égard de la Turquie.
L’autre série de conflits liés à la question de l’eau concerne l’Etat d’Israël et ses voisins. La Syrie, le Liban, la Jordanie et bien sûr la Palestine nourrissent de graves contentieux avec l’Etat hébreu. Face aux besoins considérables engendrés par la politique des colonies israéliennes, les premiers concernés furent les Palestiniens. Ces derniers se trouvaient menacés de ne plus avoir qu’un accès misérable aux ressources en eau de la région. Les accords de Washington du 28 septembre 1995 établirent un partage selon le rapport suivant : 20 % des ressources renouvelables pourront être prélevées par les Palestiniens et 80 % par les Israéliens.
La crise avec la Syrie concerne le plateau du Golan. Israël après la Guerre des six jours refusait de quitter les deux territoires malgré les résolutions de l’ONU. Le Golan est tout d’abord une zone stratégique du point de vue militaire en raison de sa position élevée et de sa situation, au point de rencontre des frontières syrienne, libanaise et israélienne. Le Golan et les fermes de Chebaa ensuite disposent d’importantes ressources en eau. Le Jourdain et les eaux qui alimentent le lac de Tibériade y prennent leur source. Deux cent cinquante millions de mètres cube d’eau par an y sont disponibles. Plusieurs phases de négociations entre Israël, la Syrie et le Liban ont émaillé la période qui va de 1967 aux années 2000. La question de l’eau dans ces négociations est apparue à maintes reprises comme l’une des questions clé de ce différend.
Enfin il existe un grand fleuve, en Afrique du Nord, le Nil, dont la gestion est source de tensions diplomatiques entre l’Egypte et les pays qui se trouvent en amont du fleuve. En 1979, le président Anouar el Sadate déclarait que « le seul facteur qui pourrait conduire à nouveau l’Egypte à entrer en guerre est l’eau ».
En 1956, le Soudan obtient son indépendance. Le président Nasser comprend immédiatement que l’existence d’un grand pays en amont du fleuve peut avoir des conséquences imprévisibles pour l’Egypte. Cela le conduisait à prendre deux décisions.
La première était de construire le haut barrage d’Assouan, de manière à préserver les intérêts vitaux de l’Egypte quelle que soit la politique hydrique du Soudan. La retenue alors créée est gigantesque : 162 milliards de mètres cube d’eau, deux fois le volume de la crue annuelle du fleuve. Cette réalisation offrait un minimum de garanties pour l’avenir. La deuxième décision était de négocier avec le Soudan un accord sur le partage des eaux. Un traité bilatéral fut signé en 1959. Le Soudan, à la suite de ce traité et dans son respect, construisait une série de barrages pour gérer ses propres besoins.
Mais avec le temps, la question s’est complexifiée. Premièrement le Soudan a connu de graves problèmes de divisions internes qui ont compromis la stabilité de l’accord passé en 1959. Deuxièmement, d’autres pays en amont du fleuve, et non parties prenantes du traité de 1959, ont manifesté des ambitions. Ce fut le cas notamment de l’Éthiopie. Dès lors, les relations entre les trois pays se sont fortement dégradées. Enfin ce qu’on appelle le Nil Blanc, vient du lac Victoria et traverse le Kenya et l’Ouganda. Ces deux derniers pays échafaudent également des projets d’exploitation du fleuve aggravant encore le risque de baisse du régime des eaux en Egypte.
L’Euphrate qui traverse la Syrie et l’Irak, prend sa source sur le plateau arméno-kurde de l’Anatolie Orientale, en Turquie. Ces montagnes peuvent être considérées comme le château d’eau du Moyen Orient. Les deux grands fleuves que sont le Tigre et l’Euphrate en descendent et ont fait de l’ancienne Mésopotamie, l’actuel Irak, le lieu d’épanouissement d’une grande civilisation. Ces fleuves sont encore de nos jours le sang de ce pays. C’est ce qui explique qu’entre 1910 et 1950, les dirigeants irakiens aient fait construire plusieurs barrages sur l’Euphrate et sur le Tigre, en vue de gérer la ressource en eau pour l’irrigation et l’approvisionnement en électricité. Dans les années 1960-1970, la Syrie (en amont du fleuve par rapport à l’Irak) s’est dotée à son tour d’équipements sur l’Euphrate, mettant en difficulté son voisin irakien. Enfin, dans les années 1970-1990, c’est la Turquie (en amont par rapport à la Syrie et à l’Irak) qui a entrepris la construction d’une série de barrages dont l’un, le barrage Atatürk achevé en 1992, est d’une capacité de 48 milliard de mètres-cubes. Ce barrage fait partie d’un immense ensemble comprenant 22 barrages capables de stocker 110 milliards de mètres-cube d’eau et dont on estime qu’ils absorbaient en 2020 entre 17 et 34 % des eaux de l’Euphrate. Le débit du fleuve a donc été réduit et les deux pays arabes en aval, la Syrie et l’Irak, se trouvent désormais placés dans une inconfortable situation de dépendance à l’égard de la Turquie.
L’autre série de conflits liés à la question de l’eau concerne l’Etat d’Israël et ses voisins. La Syrie, le Liban, la Jordanie et bien sûr la Palestine nourrissent de graves contentieux avec l’Etat hébreu. Face aux besoins considérables engendrés par la politique des colonies israéliennes, les premiers concernés furent les Palestiniens. Ces derniers se trouvaient menacés de ne plus avoir qu’un accès misérable aux ressources en eau de la région. Les accords de Washington du 28 septembre 1995 établirent un partage selon le rapport suivant : 20 % des ressources renouvelables pourront être prélevées par les Palestiniens et 80 % par les Israéliens.
La crise avec la Syrie concerne le plateau du Golan. Israël après la Guerre des six jours refusait de quitter les deux territoires malgré les résolutions de l’ONU. Le Golan est tout d’abord une zone stratégique du point de vue militaire en raison de sa position élevée et de sa situation, au point de rencontre des frontières syrienne, libanaise et israélienne. Le Golan et les fermes de Chebaa ensuite disposent d’importantes ressources en eau. Le Jourdain et les eaux qui alimentent le lac de Tibériade y prennent leur source. Deux cent cinquante millions de mètres cube d’eau par an y sont disponibles. Plusieurs phases de négociations entre Israël, la Syrie et le Liban ont émaillé la période qui va de 1967 aux années 2000. La question de l’eau dans ces négociations est apparue à maintes reprises comme l’une des questions clé de ce différend.
Enfin il existe un grand fleuve, en Afrique du Nord, le Nil, dont la gestion est source de tensions diplomatiques entre l’Egypte et les pays qui se trouvent en amont du fleuve. En 1979, le président Anouar el Sadate déclarait que « le seul facteur qui pourrait conduire à nouveau l’Egypte à entrer en guerre est l’eau ».
En 1956, le Soudan obtient son indépendance. Le président Nasser comprend immédiatement que l’existence d’un grand pays en amont du fleuve peut avoir des conséquences imprévisibles pour l’Egypte. Cela le conduisait à prendre deux décisions.
La première était de construire le haut barrage d’Assouan, de manière à préserver les intérêts vitaux de l’Egypte quelle que soit la politique hydrique du Soudan. La retenue alors créée est gigantesque : 162 milliards de mètres cube d’eau, deux fois le volume de la crue annuelle du fleuve. Cette réalisation offrait un minimum de garanties pour l’avenir. La deuxième décision était de négocier avec le Soudan un accord sur le partage des eaux. Un traité bilatéral fut signé en 1959. Le Soudan, à la suite de ce traité et dans son respect, construisait une série de barrages pour gérer ses propres besoins.
Mais avec le temps, la question s’est complexifiée. Premièrement le Soudan a connu de graves problèmes de divisions internes qui ont compromis la stabilité de l’accord passé en 1959. Deuxièmement, d’autres pays en amont du fleuve, et non parties prenantes du traité de 1959, ont manifesté des ambitions. Ce fut le cas notamment de l’Éthiopie. Dès lors, les relations entre les trois pays se sont fortement dégradées. Enfin ce qu’on appelle le Nil Blanc, vient du lac Victoria et traverse le Kenya et l’Ouganda. Ces deux derniers pays échafaudent également des projets d’exploitation du fleuve aggravant encore le risque de baisse du régime des eaux en Egypte.
Le devoir de valorisation des ressources hydriques, en Corse aussi
J’ai présenté ces exemples pour montrer qu’au-delà des situations de pénurie, la question de l’eau peut déboucher sur des situations très graves de crise. Or, à l’évidence, le réchauffement climatique annonce une intensification de ces situations de crise. L’eau est bien l’une des ressources les plus précieuses sur cette planète et la question de sa gestion devient une question primordiale. Les pays qui disposent de bonnes ressources en eau ont donc désormais non seulement intérêt, mais aussi le devoir de valoriser au maximum les ressources dont ils disposent. Quant aux pays en situation de pénurie ils devront investir pour fabriquer ou importer de l’eau douce en quantité toujours plus importante.
Deux pays exportent déjà de l’eau : la France et la Turquie. La France le fait à partir de ses ressources du canal de Provence mais observe une très grande discrétion à ce sujet. La Turquie exporte de l’eau à partir de ses ressources des montagnes du Taurus. Des navires sont chargés d’eau à partir du port turc de Manavgat dans la province d’Antalya.
Un certain nombre de régions, par ailleurs, en Méditerranée, disposent de ressources très abondantes, mal ou sous exploitées. Ces ressources proviennent soit des fleuves, soit des précipitations. Nous avons déjà vu que certains pays gèrent l’existence des grands fleuves. D’autres pays enregistrent des taux de précipitation importants : c’est le cas des pays de la côte adriatique des Balkans, et c’est le cas de la Corse. L’Albanie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Corse sont des pays où les précipitations sont égales ou supérieures à 900 millimètres par an.
La gestion de l’eau dans les îles pose des problèmes spécifiques. Trois grandes îles disposent de ressources très abondantes : la Sicile, la Sardaigne et la Corse. Compte tenu de leur population et de l’existence de plaines ou de zones vallonnées qui se prêtent à l’agriculture, la Sicile et la Sardaigne ont des besoins très importants. C’est ce qui explique que la Sardaigne, il y a des années, s’était tournée vers la Corse en demandant s’il ne serait pas possible d’acheminer l’eau de la Corse vers la Sardaigne. La ressource potentielle dont dispose la Corse, en effet, est considérable et sous-exploitée. L’idée des Sardes n’ayant pas rencontré un écho très favorable en Corse, la Sardaigne a cherché d’autres solutions. Elle a notamment multiplié les retenues et, aujourd’hui, la Sardaigne dispose de ressources mobilisables plus importantes que la Corse. Entre temps, les élus de la Corse ont pris conscience de la gravité de ce problème. Des plans ont été élaborés dans le cadre de trois documents : le « plan de développement durable de la Corse » (Padduc), le "Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eau x (SDAGE), ou encore l’étude Acqua Nostra 2050 réalisée par l’Office d’Equipement hydraulique de la Corse.
Certes, les conditions nouvelles liées au réchauffement climatique conduisent quelques spécialistes à tirer la sonnette d’alarme, y compris en Corse. D’autant que dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’imprévoyance, dans le passé, a conduit à prendre du retard. C’est cette imprévoyance qui explique aujourd’hui qu’à intervalles réguliers, certaines zones de l’île puissent être déclarées en situation de sécheresse durant l’été. L’un des arguments destiné à tirer la sonnette d’alarme consiste à dire que le climat en Corse, à Ajaccio et à Bastia, serait dans vingt ou trente ans celui actuel de Tunis (et de la Sicile). C’est vrai mais avec cette nuance importante d’un littoral en Corse adossé à de très hautes montagnes toutes proches.
La situation est donc préoccupante mais les solutions existent encore. La ressource potentielle en Corse demeure en réalité tellement importante par rapport à ce qu’elle est ailleurs et par rapport aux besoins locaux, que la Corse, dotée des équipements nécessaires, pourrait très bien, dans un avenir de moyen terme, disposer d’une partie de ce potentiel pour venir en aide à des pays en situation de stress, de pénurie ou en crise. Venir en aide, c’est-à-dire faire jouer un devoir de solidarité ou bien échanger ou bien encore revendre en direction de ces pays de la Méditerranée. Il ne sera bientôt plus possible de sous-estimer ou de sous exploiter un tel potentiel.
Deux pays exportent déjà de l’eau : la France et la Turquie. La France le fait à partir de ses ressources du canal de Provence mais observe une très grande discrétion à ce sujet. La Turquie exporte de l’eau à partir de ses ressources des montagnes du Taurus. Des navires sont chargés d’eau à partir du port turc de Manavgat dans la province d’Antalya.
Un certain nombre de régions, par ailleurs, en Méditerranée, disposent de ressources très abondantes, mal ou sous exploitées. Ces ressources proviennent soit des fleuves, soit des précipitations. Nous avons déjà vu que certains pays gèrent l’existence des grands fleuves. D’autres pays enregistrent des taux de précipitation importants : c’est le cas des pays de la côte adriatique des Balkans, et c’est le cas de la Corse. L’Albanie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la Corse sont des pays où les précipitations sont égales ou supérieures à 900 millimètres par an.
La gestion de l’eau dans les îles pose des problèmes spécifiques. Trois grandes îles disposent de ressources très abondantes : la Sicile, la Sardaigne et la Corse. Compte tenu de leur population et de l’existence de plaines ou de zones vallonnées qui se prêtent à l’agriculture, la Sicile et la Sardaigne ont des besoins très importants. C’est ce qui explique que la Sardaigne, il y a des années, s’était tournée vers la Corse en demandant s’il ne serait pas possible d’acheminer l’eau de la Corse vers la Sardaigne. La ressource potentielle dont dispose la Corse, en effet, est considérable et sous-exploitée. L’idée des Sardes n’ayant pas rencontré un écho très favorable en Corse, la Sardaigne a cherché d’autres solutions. Elle a notamment multiplié les retenues et, aujourd’hui, la Sardaigne dispose de ressources mobilisables plus importantes que la Corse. Entre temps, les élus de la Corse ont pris conscience de la gravité de ce problème. Des plans ont été élaborés dans le cadre de trois documents : le « plan de développement durable de la Corse » (Padduc), le "Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eau x (SDAGE), ou encore l’étude Acqua Nostra 2050 réalisée par l’Office d’Equipement hydraulique de la Corse.
Certes, les conditions nouvelles liées au réchauffement climatique conduisent quelques spécialistes à tirer la sonnette d’alarme, y compris en Corse. D’autant que dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’imprévoyance, dans le passé, a conduit à prendre du retard. C’est cette imprévoyance qui explique aujourd’hui qu’à intervalles réguliers, certaines zones de l’île puissent être déclarées en situation de sécheresse durant l’été. L’un des arguments destiné à tirer la sonnette d’alarme consiste à dire que le climat en Corse, à Ajaccio et à Bastia, serait dans vingt ou trente ans celui actuel de Tunis (et de la Sicile). C’est vrai mais avec cette nuance importante d’un littoral en Corse adossé à de très hautes montagnes toutes proches.
La situation est donc préoccupante mais les solutions existent encore. La ressource potentielle en Corse demeure en réalité tellement importante par rapport à ce qu’elle est ailleurs et par rapport aux besoins locaux, que la Corse, dotée des équipements nécessaires, pourrait très bien, dans un avenir de moyen terme, disposer d’une partie de ce potentiel pour venir en aide à des pays en situation de stress, de pénurie ou en crise. Venir en aide, c’est-à-dire faire jouer un devoir de solidarité ou bien échanger ou bien encore revendre en direction de ces pays de la Méditerranée. Il ne sera bientôt plus possible de sous-estimer ou de sous exploiter un tel potentiel.