Serviette Sculptures: Mattia Giegher’s Treatise on Napkin Folding (1629)
L’art était autrefois le bien commun de tous.
Au lieu de considérer l’art comme un luxe accessoire pour une classe privilégiée, le socialiste revendique l’art comme une nécessité de la vie humaine dont la société n’a le droit priver aucun de ses citoyens.
La société qui n’offre pas à tous ses membres la possibilité d’employer son énergie à bon escient a oublié la finalité de la vie. Elle ne remplit pas ses fonctions et par conséquent ce n’est plus qu’une tyrannie à laquelle il faut résister sans ménagement.
Quand on fabrique des biens, il faudrait conserver un peu de l’esprit de l’artisanat, que ces articles soient fait par la main de l’homme, par une machine qui vient en aide à la main ou par quelqu’un qui la remplace.
Il est juste et raisonnable que les hommes aient à lutter pour faire en sorte que les marchandises utiles qu’ils produisent soient aussi belles que les œuvres de la nature, et qu’ils doivent lutter pour que leur fabrication même soit agréable, tout comme la nature rend agréable l’exercice des fonctions nécessaires aux êtres sensibles. En résumé, appliquer l’art aux marchandises utiles n’est pas une frivolité mais quelque chose de sérieux qui fait partie intégrante de la vie.
Si le capitaine d’industrie (comme il est d’usage d’appeler aujourd’hui un homme d’affaires) ne pense pas aux marchandises dont il doit inonder le marché mondial, mais aux profits qu’il peut en tirer, l’instrument qu’il utilise comme accessoire de sa machine, autrement dit l’artisan ne voit pas dans les marchandises qu’il produit de simples marchandises, mais juste un gagne-pain : au lieu de satisfaire sa conception personnelle de ce que devraient être les marchandises dont il a la charge, il doit satisfaire le point de vue de son maître sur la qualité commerciale des dites marchandises.
Pour le producteur commercial, les véritables marchandises ne sont rien, leurs péripéties sur le marché sont tout. Pour l’artiste, les marchandises sont tout ; il ne se soucie pas du marché.
Souvenons-nous de ce que la plupart des gens ont oublié à force de se consacrer à la fabrication stérile et fastidieuse d’ersatz : il est possible d’être heureux, le travail peut être un plaisir, l’essence du plaisir réside dans le travail s’il va dans la bonne direction, autrement dit l‘exécution de ces fonctions que les gens sages et sains souhaitent voir exécutées. En d’autres termes si l’entraide est son principal moteur.
Au lieu de considérer l’art comme un luxe accessoire pour une classe privilégiée, le socialiste revendique l’art comme une nécessité de la vie humaine dont la société n’a le droit priver aucun de ses citoyens.
La société qui n’offre pas à tous ses membres la possibilité d’employer son énergie à bon escient a oublié la finalité de la vie. Elle ne remplit pas ses fonctions et par conséquent ce n’est plus qu’une tyrannie à laquelle il faut résister sans ménagement.
Quand on fabrique des biens, il faudrait conserver un peu de l’esprit de l’artisanat, que ces articles soient fait par la main de l’homme, par une machine qui vient en aide à la main ou par quelqu’un qui la remplace.
Il est juste et raisonnable que les hommes aient à lutter pour faire en sorte que les marchandises utiles qu’ils produisent soient aussi belles que les œuvres de la nature, et qu’ils doivent lutter pour que leur fabrication même soit agréable, tout comme la nature rend agréable l’exercice des fonctions nécessaires aux êtres sensibles. En résumé, appliquer l’art aux marchandises utiles n’est pas une frivolité mais quelque chose de sérieux qui fait partie intégrante de la vie.
Si le capitaine d’industrie (comme il est d’usage d’appeler aujourd’hui un homme d’affaires) ne pense pas aux marchandises dont il doit inonder le marché mondial, mais aux profits qu’il peut en tirer, l’instrument qu’il utilise comme accessoire de sa machine, autrement dit l’artisan ne voit pas dans les marchandises qu’il produit de simples marchandises, mais juste un gagne-pain : au lieu de satisfaire sa conception personnelle de ce que devraient être les marchandises dont il a la charge, il doit satisfaire le point de vue de son maître sur la qualité commerciale des dites marchandises.
Pour le producteur commercial, les véritables marchandises ne sont rien, leurs péripéties sur le marché sont tout. Pour l’artiste, les marchandises sont tout ; il ne se soucie pas du marché.
Souvenons-nous de ce que la plupart des gens ont oublié à force de se consacrer à la fabrication stérile et fastidieuse d’ersatz : il est possible d’être heureux, le travail peut être un plaisir, l’essence du plaisir réside dans le travail s’il va dans la bonne direction, autrement dit l‘exécution de ces fonctions que les gens sages et sains souhaitent voir exécutées. En d’autres termes si l’entraide est son principal moteur.
Arts Appliqués
Ce que la société entend par « arts appliqués », c’est la qualité ornementale que les hommes choisissent d’ajouter aux articles utilitaires. Théoriquement, on peut se passer de cet ornement, auquel cas les arts cesseraient d’être « appliqués » et existeraient, j’imagine comme une sorte d’abstraction. Mais bien qu’on puisse se passer de cette ornementation apportée aux articles utilitaires, l’Homme n’a jamais fait sans jusqu’à présent, et il est probable qu’il continuera sur cette voie.
Pourquoi l’homme n’a jamais pensé à renoncer à cette activité qui vient s’ajouter au travail nécessaire pour se procurer abri et nourriture, et satisfaire son besoin impérieux d’exercice intellectuel ?
J’affirme que le but des arts appliqués aux articles utilitaires est double : premièrement ajouter de la beauté aux résultats du travail de l’homme qui, le cas échéant serait laid ;
Et deuxièmement, ajouter du plaisir au travail lui-même qui sinon serait fastidieux et rebutant.
Pourquoi l’homme n’a jamais pensé à renoncer à cette activité qui vient s’ajouter au travail nécessaire pour se procurer abri et nourriture, et satisfaire son besoin impérieux d’exercice intellectuel ?
J’affirme que le but des arts appliqués aux articles utilitaires est double : premièrement ajouter de la beauté aux résultats du travail de l’homme qui, le cas échéant serait laid ;
Et deuxièmement, ajouter du plaisir au travail lui-même qui sinon serait fastidieux et rebutant.
Pour aller plus loin
L'art et l'artisanat, William Morris, Rivages, 2011