Paul Casalonga et Xavier Bohl, u casamentu anzianu di Corsica, 1984
Les architectures dites traditionnelles ou vernaculaires sont aussi variées que les lieux où elles prennent place. Leur aspect principal est leur caractère local. Elles participent de la capacité du genre humain à bâtir avec un nombre assez limité d’éléments de base et avec une très grande richesse de solutions, toujours adaptées au contexte. C’est un cas similaire aux milliers de langues qui existent, aux cuisines, aux vêtements, aux mythologies, aux musiques, aux prosodies et aux médecines.
(…)
Si toutes les façons traditionnelles de bâtir sont locales, cela se voit d’abord dans les matériaux : on a toujours recours à des matériaux présents sur place, ou à proximité. C’est la première raison de la diversité des architectures prémodernes. Cela signifie qu’elles sont en harmonie avec le milieu naturel, et surtout qu’elles prolongent ce milieu. Les maisons bâties avec la pierre qui se trouve dans le sol environnant semblent être souvent une émanation de ce sol, une excroissance spontanée, un développement naturel, une fleur qui pousse sur le terrain. La culture ne s’oppose pas à la nature, elle la complète, elle en fait même partie, elle partage le même esprit, elle incarne son principe vital.
Souvent, ces constructions incorporent des particularités du terrain comme des tertres, des parties de carrière ou des ruisseaux, au lieu de les niveler avant toute construction.
Du temps et de l’énergie sont ainsi économisés et il n’y a pas de gaspillage pour le transport des matériaux ni de grands dommages infligés à la nature. Quand ces constructions tombent en ruines, elles s’assimilent à nouveau au terrain dont elles sont issues, s’y mêlent, s’y fondent comme pour rentrer dans leur matrice. On trouve parfois des ruines, que ce soient d’une maison de paysanne ou d’un château, qui ressemblent à ces pierres naturelles dont on pourrait dire : elles ressemblent presque à des ruines. C’est la réconciliation de l’homme avec la nature, la restitution de ce qu’il lui a emprunté. Début d’une nouvelle construction, d’un nouveau cycle aussi.
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Si toutes les façons traditionnelles de bâtir sont locales, cela se voit d’abord dans les matériaux : on a toujours recours à des matériaux présents sur place, ou à proximité. C’est la première raison de la diversité des architectures prémodernes. Cela signifie qu’elles sont en harmonie avec le milieu naturel, et surtout qu’elles prolongent ce milieu. Les maisons bâties avec la pierre qui se trouve dans le sol environnant semblent être souvent une émanation de ce sol, une excroissance spontanée, un développement naturel, une fleur qui pousse sur le terrain. La culture ne s’oppose pas à la nature, elle la complète, elle en fait même partie, elle partage le même esprit, elle incarne son principe vital.
Souvent, ces constructions incorporent des particularités du terrain comme des tertres, des parties de carrière ou des ruisseaux, au lieu de les niveler avant toute construction.
Du temps et de l’énergie sont ainsi économisés et il n’y a pas de gaspillage pour le transport des matériaux ni de grands dommages infligés à la nature. Quand ces constructions tombent en ruines, elles s’assimilent à nouveau au terrain dont elles sont issues, s’y mêlent, s’y fondent comme pour rentrer dans leur matrice. On trouve parfois des ruines, que ce soient d’une maison de paysanne ou d’un château, qui ressemblent à ces pierres naturelles dont on pourrait dire : elles ressemblent presque à des ruines. C’est la réconciliation de l’homme avec la nature, la restitution de ce qu’il lui a emprunté. Début d’une nouvelle construction, d’un nouveau cycle aussi.