Île et exil
*1*
« Tu es là, que c’est beau » dit le murmure las.
Las des soupirs et des vents, des humeurs du temps,
Qui s’étire vite pour celle qui se bat
Au-dessus des bruits vains et des miséreux vents.
Cette île est le courage et la compassion,
La force douce, la loi, le regard aimant
Qui n’oublie jamais ses enfants à l’abandon
Comme pour les épingler sur son cœur battant.
La passion de cette enfant, celle qui savait
Respirer ses silences, aspirer ses craintes,
Qui pour elle l’abandon des rêves feignait.
Dans l’amour de la Terre ils s’étaient élevés.
« Aujourd’hui je meurs pour toi » dirent les yeux verts,
Si sereins de voir l’âme vers elle s’envoler.
*2*
Ses multiples demeures l’ont longtemps rassurée,
Eloignée des maux qui depuis toujours la bercent,
Accueillant sur d’autres lits l’enfant apeurée
Qui depuis les gouffres attendait que le jour perce.
Elle crut un jour que le repos serait ailleurs.
Elle quitta son Pays comme on quitte une mère
Inconsciente de courir vers son noir malheur
Désireuse de quitter des entrailles amères.
Enfouie dans ses rêves, sa croyance dormait.
Foi triste, inquiète et terne, vouée au repos.
Douce latence qui en elle seule espérait.
Le retour n’est pas lâche, il est fatalité.
La Patrie embrasse ses vagues infidèles
Que le Seigneur seul décide ou non de juger.
Ses multiples demeures l’ont longtemps rassurée,
Eloignée des maux qui depuis toujours la bercent,
Accueillant sur d’autres lits l’enfant apeurée
Qui depuis les gouffres attendait que le jour perce.
Elle crut un jour que le repos serait ailleurs.
Elle quitta son Pays comme on quitte une mère
Inconsciente de courir vers son noir malheur
Désireuse de quitter des entrailles amères.
Enfouie dans ses rêves, sa croyance dormait.
Foi triste, inquiète et terne, vouée au repos.
Douce latence qui en elle seule espérait.
Le retour n’est pas lâche, il est fatalité.
La Patrie embrasse ses vagues infidèles
Que le Seigneur seul décide ou non de juger.
*3*
S’endormir sur la Terre écrasée de lumière
Miroir de l’au-delà au visage d’une île
Contempler sans pudeur ce rêve de pierre
Creusé dans la matière à la chair subtile.
Une autre vie était-elle possible ? Qu’importe !
Je peux enfin m’allonger face à cette mer.
Que ce marbre demeure et que la mort m’emporte
Dans les cieux ou sous terre, il restera ma pierre.
Implorant la peine du puissant créateur,
Le regard de mon âme pensera à l’exil,
Fixant à jamais mon sang empreint de douleur.
Vivre pour mourir près de toi, Corse bénie,
Et voir onduler, au-delà de tes épaules,
Ces frêles horizons mauves et infinis.
S’endormir sur la Terre écrasée de lumière
Miroir de l’au-delà au visage d’une île
Contempler sans pudeur ce rêve de pierre
Creusé dans la matière à la chair subtile.
Une autre vie était-elle possible ? Qu’importe !
Je peux enfin m’allonger face à cette mer.
Que ce marbre demeure et que la mort m’emporte
Dans les cieux ou sous terre, il restera ma pierre.
Implorant la peine du puissant créateur,
Le regard de mon âme pensera à l’exil,
Fixant à jamais mon sang empreint de douleur.
Vivre pour mourir près de toi, Corse bénie,
Et voir onduler, au-delà de tes épaules,
Ces frêles horizons mauves et infinis.