C’est la question que je me pose avec ma photographie lorsque je sillonne la Corse, depuis maintenant cinq ans. Cette île devient mon point d’ancrage : en 2020, je quitte tout pour y déménager.
Démarre alors une quête impossible, celle de fixer l’identité d’un territoire et de celles et ceux qui le peuplent dans mon travail photographique.
Au travers d’un conte poétique et intime, je cherche alors à explorer mes propres émotions, cherchant des bribes de réponses à un jeu de questions-réponses - un Chjam’è rispondi - dans les images que je récolte, avec la soif insatiable d’expériences et de vécus de ceux qui foulent ce territoire.
En laissant de côté mon approche de journaliste, j’ai pu entamer ce nouveau voyage sans destination, celui de l’exploration des sentiments que me provoque cette île, de l’interrogation sur ma propre identité qu’elle m’inspire. Loin des clichés attendus, je cherche des traces sensibles pour redessiner une carte intime et poétique de la Corse.
Intraccià est le fruit de mon errance, de mon amour et de ce sentiment inexplicable d’appartenance pour une terre qui n’est pas la mienne.
U percorsu
Kamil Zihnioglu est né à Paris en 1993 mais vit désormais en Corse. Photographe franco-allemand, il a travaillé comme pigiste pour l’Associated Press pendant 6 ans en même temps que ses études de photographie à l’École de Condé à Paris. Il obtient son diplôme en 2017 avec un projet photojournalistique appelé « Épilogue » sur les 322 derniers jours du Président François Hollande.
Au cours des six dernières années, Kamil a continué à développer sa passion pour le journalisme et le documentaire. Il se concentre sur des projets documentaires plus approfondis en parallèle avec son travail pour des journaux tels que Le Monde.
Depuis 2018, Kamil travaille sur son projet personnel intitulé « Intraccià », qui est une recherche visuelle où il recherche des traces sensibles pour redessiner une carte intime et poétique de la Corse. Il a déjà pu l'exposer à l'espace L'Animu, à Porti Vechju en 2022.
En 2021, il est lauréat du CNAP (Centre National des Arts Plastiques) pour Intraccià. L’année dernière, en 2022, il a été lauréat du dispositif Grande Commande Photographique de la BNF (Grande Commande Photographique) pour Aiò.