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Brève histoire de l’art des jardins en Corse


À la différence de l’Italie voisine où les jardins sont un bien patrimonial très valorisé avec profusion de publications, peu d’études leurs sont encore consacrées en Corse. Et le jardin qu’on imagine si familier est pourtant peu pensé et décrit. Sophie Garrone, qui prépare une thèse sur l'histoire des jardins remarquables en Corse a accepté de partager avec nous ses découvertes et analyses en cours.



Giardinu di u Laziu, Pigna, Tonì Casalonga, 1967
Giardinu di u Laziu, Pigna, Tonì Casalonga, 1967
Durant les années 1990, de belles recherches ont été initiées par Laurence Lorenzi. À la demande de l’Office de l’Environnement de Corse, elle avait réalisé les Inventaires des jardins remarquables de Haute-Corse puis, quelques années plus tard, celui de Corse-du-Sud. Nées en France au début des années 1980, ces opérations visaient à dresser des listes de jardins à préserver, première étape avant toute autre mesure de protection au titre des Monuments Historiques. Chacun d’eux était décrit et situé par une fiche descriptive technique à laquelle des photos étaient jointes.

L’Inventaire de Laurence Lorenzi, poétique et ésotérique

Dessins de Laurence Lorenzi
Dessins de Laurence Lorenzi
Laurence Lorenzi réalise cette enquête en artiste et s’émancipe des règles techniques de l’Inventaire. Sur la forme d’abord, elle insère souvent à la place des photos de minuscules vignettes, des dessins faits à l’encre de chine soulignant un détail du jardin, une impression, une sensation, une émotion personnelle. Les descriptions techniques se transforment parfois en poème : « les formes subtiles qui mettent en présence de trois quarts… celles qui évitent les corridas… ». 
Sur le fond ensuite, elle ne s’interdit rien. Elle ne se cantonne pas aux traditionnels jardins d’agrément des notables, mais insère aussi le patrimoine rural et paysan : les treilles des maisons d’Ota, des terrasses agricoles… Plus osé, elle intègre les créations contemporaines de Bruno Demoustier, d’Erik Borja ou du paysagiste de renommée internationale Paolo Pejrone. Plus audacieux encore, elle réalise des fiches sur des jardins disparus depuis plus d’un siècle. Grâce à son non-conformisme, son inventaire peut être lu comme une brève histoire de l’Art des jardins en Corse.

Partie de rien, Laurence Lorenzi a su s’entourer d’une équipe pluridisciplinaire - architectes, paysagistes, artistes, propriétaires, conservateurs…- pour arpenter l’île et dresser une liste de 180 jardins. La plupart se situent dans le Cap Corse (36 jardins), puis viennent les villes d’Ajaccio (30), Bastia (26) et Bonifacio (13). A contrario, certaines régions n’en comptent aucun : Falasorma, Caccia-Ghjunsani et Fiumorbu.
 

Avant le XVIIIe : des jardins d’utilité ou liés au sacré

Peu de jardins datent d’avant le XVIIe siècle. Ceux dont nous gardons la mémoire sont liés au sacré ou à l’utilitaire. Ce sont souvent des jardins de couvent (Corbara ou Zilia) ou des bois sacrés comme celui du Boscu de Bonifacio. Perpétuels palimpsestes, leurs apparences actuelles ne sont pas forcément celles de leurs ancêtres tant dans leurs formes que par leurs palettes végétales. Les jardins potagers sont situés à l’extérieur de l’enceinte des villes ou villages. Situés sur les terres fertiles et à proximité des sources ou des cours d’eau, des systèmes hydrauliques sont déjà en place et vont se perfectionner surtout à partir de la fin du XVIIIe.
L’absence de jardin à l’intérieur des villages interroge les agronomes du XIXe au cours de leurs d’enquêtes [1].
 

[1] Séverin Abbatucci, . Enquête agricole.. 2e série, 28e circonscription, Enquête agricole : Enquêtes départementales. IIe série, 28e circonscription, Corse : [rapport de M. S. Abbatucci] / Ministère de l’Agriculture, du commerce et des travaux publics, 1867.
 

XVIIIe : la création des premiers jardins privés

Casinu Gaffory, Corte, photo Sophie Garonne
Casinu Gaffory, Corte, photo Sophie Garonne
L’histoire mouvementée du XVIIIe siècle en Corse est peu propice à la création de jardins. Laurence Lorenzi n’en dénombre que huit. Cependant, la deuxième partie du siècle voit les prémices de deux mouvements qui s’épanouiront pleinement au XIXe: la construction de jardins privés et la création de domaines agricoles.
Dès 1760, les notables construisent de nouvelles demeures à l’orée des villes. Démonstration de richesse, de puissance ou de pouvoir, c’est surtout une nouvelle façon d’habiter qui voit le jour. Les notables fuient les ruelles étroites et la promiscuité de la ville. Tel un écrin de verdure, le jardin accueillera ces palazzi. Le Casino Gaffory à Corte est l’exemple le plus précoce du corpus. La demeure est achevée au moment de l’assassinat de Ghjuvan Petru Gaffory en 1753. Nous ne savons pas si le jardin est déjà planté, mais tout le système hydraulique est en place. De nos jours subsistent les vestiges d’un bassin rond qui rythmait le parterre qui s’étendait devant le Casino. À l’arrière, un grand verger en amphithéâtre était irrigué par un bassin construit en amont.

Trente années plus tard, le Comte de Marbeuf construit à Cargèse un somptueux château avec de magnifiques jardins. Mélange de l’émerveillement d’un homme des climats tempérés pour la douceur du climat méditerranéen et de l’évocation certaine du jardin d’Alcinoos où les fruitiers « portent, sans se lasser ni s'arrêter, leurs fruits ; l'hiver comme l'été, toute l’année » l’ensemble des jardins devient lieu de production agricole. L’avant-cour monumentale se transforme en parterre d’orangerie : citronniers et grenadiers accueillent les visiteurs. À l’arrière du château, lieu traditionnel des bosquets destinés aux jeux et promenades, les terrasses sont plantées d’une centaine d’arbres fruitiers, de mûriers, d’amandiers et de centaines d’oliviers. Des sources sont captées pour irriguer les plantations et alimenter bassins, cascades et jets d’eau [1]. Cette démonstration de pouvoir est aussi conçue comme une leçon d’agronomie destinée à être imitée [2].
À Cargèse comme au Casino Gaffory, tout comme aux Milelli, où Letizia Bonaparte aime à se promener sous les oliviers, nous avons le début d’un mouvement qui va marquer durablement l’art des jardins en Corse : le domaine agricole entre dans le jardin et s’y fond.
 
[1] M. R. Comnène Stefanopoli, « Une colonie grecque en Corse : troisième partie, le marquisat de Marbeuf », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, no 10 (1919): 157.
 

XIXe : le siècle des jardins

Avec 76 créations recensées, c’est du XIXe que l'on date plus de la moitié des jardins inventoriés.
La construction de nouvelles demeures se poursuit. Ce phénomène devient massif (44 jardins soit 60% des créations du XIXe siècle et 25% de l’ensemble du corpus) et transforme radicalement le paysage.
En ville et parfois au village, les notables font construire des châteaux, des hôtels particuliers, des maisons de maître. L’habitat, qui était très compact, tend à se distendre. Tels de beaux écrins, les jardins qui entourent ces nouvelles demeures imposent un nouveau rythme au bâti. Aux petites ruelles minérales succèdent de larges cours, de vastes places. La Passeghjata à pied ou en calèche, comme partout en Europe, devient un art de vivre. À Bastia, à Sagone, à Corte on s’habille, on se croise, on parle à l’ombre des platanes, des tilleuls, des marronniers, des belombras. Les premiers parcs publics apparaissent, des promenades sont créées en bord de mer. Les palmiers que l’on croit être là de toute éternité ne s’imposeront qu’au tout début du XXe siècle. En ce XIXe siècle, le luxe, l’exotisme et le raffinement, ce sont les agrumes ! Ajaccio en pare ses rues et ses promenades pour le bonheur de ses passants. 
 

Des jardins de villégiature

Villa Floride, Brando, photo Sophie Garonne
Villa Floride, Brando, photo Sophie Garonne
La villégiature devient un art de vivre pour la « bonne société ». C’est l’âge d’or des stations thermales. À Orezza, à Guagno, on aménage de vastes promenades. Les grands jardins des nouveaux hôtels accueillent des plantes venues d’autres continents. À Ajaccio, devenue une station d’hiver, des lotissements, des cottages voient le jour. L’influence toute britannique du beau jardin champêtre et fleuri se fait sentir. De nouvelles variétés de rosiers ornent ces nouveaux jardins de ville [1] . Une nouvelle palette végétale s’impose où l’exotisme se taille la part du lion. Ananas, bananiers, belombras ; on se pique de l’acclimatation des végétaux.
Laurence Lorenzi dénombre trois jardins botaniques à Ajaccio au cours du XIXe. De la promenade plantée de belombras, en passant par Villa Floride de Brando, au grand jardin de château tous les jardins semblent se mettre à la mode de l’exotisme et de l’acclimatation ! L’arboretum « de la petite Afrique » signé par le célèbre paysagiste Eugène Deny [2] du château de la Punta en est sans doute l’exemple le plus prestigieux. Et quoi de plus démocratique qu’une bouture dérobée le long d’une clôture ?
Ces jardins de villégiature sont inégalement répartis en Corse: 30% se situent dans le Cap. Accompagnant les fameuses maisons d’Américains, ils n’ont hélas pas encore suscité le même intérêt que les palais qu’ils enserrent [3]. Les maquettes des villas réalisées pour l’exposition au musée de la Corse sur les Palazzi di l'Americani en sont l’illustration la plus désolante.
 

[1] Poncin, Jardins et vergers d’Ajaccio au fil du temps, 101.
[2] Eugène Deny (1857-1926), architecte- paysagiste, longtemps président du Comité de l’art des jardins de la Société Nationale d’Horticulture Française, il a eu un rôle important dans la formation des futurs architectes-‑paysagistes du début du XXe siècle. Avec son agence il a signé de nombreux jardins dont celui de l’arboretum de Châtenay-Malabry. En 1893 il écrit une histoire des jardins qui insiste sur le développement des jardins paysagers, Jardins et parcs publics : histoire générale des jardins, les maîtres de l’école moderne et leurs principales créations, le style paysager, exposé de ses principes et son application.
[3] Enrique Vivoni Farage, Los corsos-americanos: ensayos sobre sus arquitecturas, vidas y fortunas en el siglo XIX (Porto Rico, Porto Rico: Archivo de Arquitectura y Construccion de la Universidad de Puerto Rico, 2002); Jean‑Christophe Liccia, Caroline Paoli-Liccia, et Michel-Edouard Nigaglioni, Les maisons d’ « Américains » (Ajaccio, France: Albiana, 2006).
 

Les jardins d’Américains

Ces jardins « d’Américains » sont en général des jardins « à l’italienne »[1]. Ils servent d’écrin au palazzu, lequel est souvent situé sur la terrasse la plus haute de façon à dominer le paysage. Du point de vue de l’agencement, Enrique Vivoni-Farage remarque que « le jardin et sa végétation sont placés en général entre la maison et la grille ». Il remarque que beaucoup d’entre eux ont « un plan et une disposition caractéristique »[2]. Une palette végétale, où l’araucaria du Chili trône en maitre, s’impose partout. Le platane est aussi présent ce qui ne manque pas de surprendre les auteurs de « maisons d’Américains »[3]. Les propriétaires auraient-ils voulu réunir les flores américaine et méditerranéenne, se recréant, dans leur jardin, l’illusion d’être aux deux endroits à la fois ?
Pourtant, ces jardins « d’Américains » ne sont pas tous semblables, loin s’en faut. Prenons l’exemple de ceux de la villa Floride et de la grotte de Brando. Ils sont mitoyens, contemporains l’un de l’autre et pourtant étonnamment différents. Le premier est connu pour avoir été un beau jardin d’acclimatation avec des essences très rares. Les frondaisons des araucarias du Chili et les palmiers phoenix qui enserrent la villa en sont un beau vestige. Juste au-dessus de lui, un magnifique jardin pittoresque a été construit autour d’une grotte naturelle. Il utilise la flore spontanée. Les sentiers, serpentant entre les murs de pierres sèches, ponctués de mini-caselli en guise de fabrique, prennent d’assaut les pentes abruptes du Cap et multiplient les points de vue en belvédère sur l’archipel toscan.
 

[1] Marie-Hélène Bénetière, Jardin: vocabulaire typologique et technique, 2000, 52.
[2] Vivoni Farage, Los corsos-americanos, 32.
[3] Liccia, Paoli-Liccia, et Nigaglioni, Les maisons d’ « Américains », 78.
 

La difficile distinction entre jardin d’agrément et jardin d’utilité

Bassin Trèfle, Pigna, photo Sophie Garonne
Bassin Trèfle, Pigna, photo Sophie Garonne
Parallèlement, Laurence Lorenzi recense huit nouveaux domaines agricoles. La délimitation entre domaine et jardin reste parfois difficile à cerner. Au sein des domaines, mais même ailleurs dans des jardins de villégiature. Prenons l’exemple du Château Piccioni à l’Ile-Rousse. Deux jardins d’agrément sont situés de part et d’autre du château. À l’avant, les parterres aux allées curvilignes sont plantés de vigne, fruitiers et cédratiers. Le service des impôts les taxe au même titre que des parcelles agricoles, soit près de deux fois plus que le jardin d’agrément !
Nous retrouvons ce mélange entre production agricole et agrément dans la fameuse pépinière royale de Pigna. Destiné à la production de fruitiers et d’agrumes en particulier, un travail paysagé y a été fait. Elle est ponctuée de colonnades qui se rejoignent pour former une gloriette sous laquelle se situe une petite table en pierre. Aux riches heures de la fin du XIXe, la famille des propriétaires aimait prendre la calèche et descendre du village pour venir y déjeuner ; un repas entre agrume et vigne, avec vue sur le village.
 

Le XXe : des signatures de grands paysagistes

Le XXe siècle serait-il celui de la désaffection des jardins ? C’est ce qu’il transparait de l’étude de Laurence Lorenzi : seuls 42 jardins y figurent. C’est à partir de 1960 que la majorité des jardins du XXe siècle verra le jour. Ils sont liés au développement de la construction résidentielle secondaire en Corse. 70% des jardins du XXe sont réalisés après 1960, et 92% d'entre eux en Corse-du-Sud. Dorénavant gardés secrets et bien à l’abri des regards, ils peuvent être signés par des paysagistes de grand renom comme Paolo Pejrone ou Erik Borja.

Paolo Pejrone, élève de Russel Page et assistant de Roberto Burle Max, est le paysagiste de la famille Agnelli. Il dessine pour eux le nouveau jardin du couvent d’Alzipratu à Zilia. Il signe un deuxième jardin à Sagone.

Erik Borja est plasticien, sculpteur et paysagiste. Ses jardins sont de style japonisant. Entre 1998 et 2004 il a dessiné deux jardins en bord de mer à Cala Rossa. Le paysagiste souligne l’attention qu’il a portée à la lumière provenant d’en bas grâce aux reflets de la mer. Il sculpte les plantes du maquis corse : genévriers taillés en nuage, oliviers, buis, myrte et laisse l’acanthe se développer librement. Il impose un suivi du jardin et forme toujours un assistant pour chaque jardin.

Bruno Demoustier, paysagiste installé en Corse depuis les années 1960, a dessiné de nombreux jardins dont celui du parc de Saleccia qui est l’un des rares jardins de Corse ouverts au public. Il signe de nombreuses créations pour des propriétaires privés L’Inventaire en signale une à Saint-Florent et l’autre en Balagne, mais c’est plus d’une centaine de jardins qu’il a réalisés dans toute la Corse. Il a été le premier en Corse à se servir de la flore locale comme palette végétale. Pour cela il a été contraint de développer sa propre pépinière (Saleccia). Il a été un des pionniers en France, avec Olivier Filippi entre autres, à réfléchir à des jardins d’agrément plus économes en eau et au problème des espèces invasives.
 

Une singularité du paysage corse : les jardins funéraires

Tombeau Piccioni, Pino, Photo Sophie Garonne
Tombeau Piccioni, Pino, Photo Sophie Garonne
Pour conclure, arrêtons-nous sur ce qui me semble être une singularité du paysage corse : les jardins funéraires. Ils se développent aux XIXe et XXe siècles suite à l’interdiction de la pratique de l’Arca (1776 ;1789 et 1805). Dès lors cimetières et tombeaux vont être construits. Enclos, plantations, tombeau en guise de fabrique, tout semble n’être qu’un jardin pittoresque en miniature. Parfois même, on y découvre un bassin comme au tombeau de la chapelle Piccioni à Pino.

Les cimetières prennent des allures de parc. Non dessinées, les plantations sont les œuvres des familles. Elles respectent des règles immuables tant dans la palette végétale que dans l’ordonnancement des végétaux. Le Campusantu de Corte est de ce point de vue remarquable. Constitué d’un grand espace commun où chaque concession s’émancipe pour s’ériger en microjardin. Chacun d’eux respecte la même structure: l’enclos (murette, ferronnerie ou haie), les plantations, la tombe-fabrique. La palette végétale reste homogène entre eux : cyprès ou genévriers, roses, iris, aloès… Les cyprès sont plantés aux quatre angles à l’intérieur de l’enclos. Parfois, certaines familles en ont planté six ou huit formant ainsi une haie-clôture. C’est l’articulation de tous ces microjardins qui crée les allées du cimetière. Telle une chorégraphie, ils s’agencent en un ensemble cohérent, paisible, bucolique ou le temps semble suspendu.

Avec les jardins funéraires, il semble que l’on touche à la singularité du paysage corse. Cette relation au paysage intime est profondément marquée par le culte des morts. Les grands cyprès qui entourent les tombes scandent le paysage. Les cimetières, les mausolées et même les tombes individuelles plus modestes sont alors visibles de loin. L’homme instruit de ces pratiques en les voyant distingue l’espace sacré de l’espace profane. L’homme du paese se remémore outre le nom, toute la généalogie des familles originaires du lieu. Les tombes inscrivent le nom de la famille dans le paysage et consacrent leur lien à la terre.
 

Pour aller plus loin

Lucette Poncin, Jardins et vergers d’Ajaccio au fil du temps Alain Piazzola (Alain Piazzola, 2017).
Yves Crangra et Marie-Hélène Crangra, « le domaine de la grotte de Brando, une singularité de l’Art des jardins corse », Polia,  no 8 (2007): 11‑23.


 
Samedi 26 Février 2022
Sophie Garrone


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