Paul Gauguin, Le Jambon, 1889
Lorsqu'on décide de créer Robba Paisana, il y a 7 ans, c’est pour répondre à plusieurs enjeux : d’une part le besoin de différencier nos produits des produits « corses » tout venant. Et d’autre part le souci d’améliorer la vente directe pour court-circuiter les grandes surfaces.
Quand on parle de différencier nos produits, c’est pour mettre en avant et même pour sauvegarder l’agriculture traditionnelle. Notre vision de l’agriculture est simple : Produce pè campà !
Nous croyons à une agriculture paysanne enracinée, c’est-à-dire que nous avons un profond attachement à notre culture et aux règles d'usage historique des ressources de notre territoire. Nous sommes convaincus que cette vision peut être une vraie réponse aux grands défis de l’époque - alimentaires, climatiques, environnementaux. C'est un projet non seulement agricole mais sociétal : être capables d'innover pour alimenter plus et mieux grâce à des usages paysans améliorés, soucieux de l'environnement. La souveraineté alimentaire doit être un objectif. En Corse, avec une politique agricole adaptée, nous pourrions nous donner les moyens de produire notre nourriture. L’enjeu est de maintenir notre capacité à produire notre alimentation de base sur notre territoire en respectant la diversité des cultures et des produits. Le monde rural a un sacré rôle à jouer dans la recherche de cet équilibre qui in fine pourra garantir la cohésion sociale.
Quand on parle de différencier nos produits, c’est pour mettre en avant et même pour sauvegarder l’agriculture traditionnelle. Notre vision de l’agriculture est simple : Produce pè campà !
Nous croyons à une agriculture paysanne enracinée, c’est-à-dire que nous avons un profond attachement à notre culture et aux règles d'usage historique des ressources de notre territoire. Nous sommes convaincus que cette vision peut être une vraie réponse aux grands défis de l’époque - alimentaires, climatiques, environnementaux. C'est un projet non seulement agricole mais sociétal : être capables d'innover pour alimenter plus et mieux grâce à des usages paysans améliorés, soucieux de l'environnement. La souveraineté alimentaire doit être un objectif. En Corse, avec une politique agricole adaptée, nous pourrions nous donner les moyens de produire notre nourriture. L’enjeu est de maintenir notre capacité à produire notre alimentation de base sur notre territoire en respectant la diversité des cultures et des produits. Le monde rural a un sacré rôle à jouer dans la recherche de cet équilibre qui in fine pourra garantir la cohésion sociale.
À chì ne simu ?
Robba Paisana aujourd’hui, ce sont 80 « apporteurs », majoritairement agriculteurs mais aussi artisans (bière, boulangerie, pâtes, pâte à tartiner, petite restauration). Nous adhérons tous à une charte, justifiant une activité dite familiale, soucieuse des enjeux environnementaux et du bien-être animal. Nous respectons la saisonnalité et nous n’adaptons pas l’offre à la demande.
Quasiment tous les types de productions sont représentés : maraîchage, fruits, vin, miel, confiture, fromage, charcuterie, viande, farines de châtaignes et noisettes, sirops, vinaigres, moutarde, huile d’olive, œufs, huiles essentielles ; mais aussi escargots et safran.
Bien sûr, au sein de l’association, il y a quelques figures plus identifiées, des leaders en quelque sorte, mais il y a surtout une équipe, où chacun a son rôle et nous sommes tous essentiels. Nous communiquons beaucoup, nous orientons nos démarches en harmonie pour répondre aux attentes. Il y a beaucoup d’adhésion, de soutien à la démarche. L’implication véritable dans la structure est certes plus rare, mais ceux qui s’y investissent le font avec ferveur et engouement ; ça nourrit une énergie positive qui nous permet d’avancer.
En termes de clientèle, on peut dire que le développement s’est fait nettement ressentir pendant la crise sanitaire du covid : on a constaté que nos clients se détournaient des grandes surfaces et redécouvraient le plaisir de cuisiner. Ils achetaient plus de brocciu, de fromage frais, de farine de châtaigne. On a vraiment assisté à une réappropriation de la cuisine traditionnelle : les gens échangeaient des recettes au comptoir. Ils sont principalement issus de Corte et des villages alentours, jusqu’au Niolu. Il y a même quelques Ajacciens. Et une partie touristique, mais pas du tout majoritaire, ce qui fait fait que nous tissons de vrais liens.
L’aventure de Robba paisana nous permet d’observer l’évolution de la prise de conscience des « mangeurs » : on n’a plus affaire à de simples clients : ils nous posent de plus en plus de questions ; on les sent soucieux de la proximité et de l’identité de l’agriculteur. Grâce à leur curiosité, leurs attentes, ces consommateurs engagés nous aident à améliorer la qualité de nos produits, de nos services, et nous les incitons à s’exprimer, à nous faire part de leurs idées.
Quasiment tous les types de productions sont représentés : maraîchage, fruits, vin, miel, confiture, fromage, charcuterie, viande, farines de châtaignes et noisettes, sirops, vinaigres, moutarde, huile d’olive, œufs, huiles essentielles ; mais aussi escargots et safran.
Bien sûr, au sein de l’association, il y a quelques figures plus identifiées, des leaders en quelque sorte, mais il y a surtout une équipe, où chacun a son rôle et nous sommes tous essentiels. Nous communiquons beaucoup, nous orientons nos démarches en harmonie pour répondre aux attentes. Il y a beaucoup d’adhésion, de soutien à la démarche. L’implication véritable dans la structure est certes plus rare, mais ceux qui s’y investissent le font avec ferveur et engouement ; ça nourrit une énergie positive qui nous permet d’avancer.
En termes de clientèle, on peut dire que le développement s’est fait nettement ressentir pendant la crise sanitaire du covid : on a constaté que nos clients se détournaient des grandes surfaces et redécouvraient le plaisir de cuisiner. Ils achetaient plus de brocciu, de fromage frais, de farine de châtaigne. On a vraiment assisté à une réappropriation de la cuisine traditionnelle : les gens échangeaient des recettes au comptoir. Ils sont principalement issus de Corte et des villages alentours, jusqu’au Niolu. Il y a même quelques Ajacciens. Et une partie touristique, mais pas du tout majoritaire, ce qui fait fait que nous tissons de vrais liens.
L’aventure de Robba paisana nous permet d’observer l’évolution de la prise de conscience des « mangeurs » : on n’a plus affaire à de simples clients : ils nous posent de plus en plus de questions ; on les sent soucieux de la proximité et de l’identité de l’agriculteur. Grâce à leur curiosité, leurs attentes, ces consommateurs engagés nous aident à améliorer la qualité de nos produits, de nos services, et nous les incitons à s’exprimer, à nous faire part de leurs idées.
De nouveaux projets pour de nouveaux défis
Avec deux associations dont nous sommes très proches, Casgiu casanu et l’association des producteurs du Taravu Sartenais Valincu, nous travaillons actuellement sur la création d’une marque collective.
Nous avons été très marqués par un voyage d’étude au Pays Basque où nous avons découvert la marque collective Idoki qu’ils ont mis en œuvre. Ce qui nous a vraiment convaincus, c’est leur réseau de points de vente collectifs, et leur souci d’une agriculture « carte sur table » où la transparence et le lien au consommateur sont au centre.
Les besoins de la marque collective sont essentiellement la commercialisation et la mutualisation des services, via un transporteur qui nous mettrait tous en lien. La logistique est devenue un enjeu majeur.
Une de nos préoccupations est la sauvegarde et la valorisation des races locales. Bien sûr, pour les ovins et les caprins, il est question de la qualité du lait et de la typicité fromagère, de même que pour les porcs, la qualité de la viande et la typicité de la charcuterie sont en jeu. Mais derrière la défense des races locales, il y a aussi les questions de rusticité et d’adaptation des bêtes à leur environnement. Tout ça étant, évidemment, très loin des modèles de stabulation, d’enfermement des bêtes dans des hangars. Ainsi nous avons décidé que la marque collective n’acceptera que des élevages en race locale.
Nous sommes également très attentifs à la langue. Les savoir-faire et les usages traditionnels sont issus de la langue corse qui doit rester vivante. Nous souhaitons donc publier en langue corse, et utiliser le bilinguisme pour l’étiquetage des produits.
D’une façon générale, avec la marque collective, notre désir est de défendre encore mieux cette agriculture paysanne qui nous paraît encore plus en danger qu’à l'époque de la création du magasin il y a 7 ans. Ce que l’on veut, c’est proposer le fruit d’un travail paysan, authentique et proche du « mangeur », et donc faire preuve de transparence.
Renouer avec l’âme paysanne des villages, c’est aussi soutenir la polyactivité ; les filières nous contraignent à nous spécialiser, alors que la diversification est une solution à apporter au développement d’une agriculture pérenne.
En attendant de nous fixer sur le nom de la marque, nous travaillons à l’échelle de l’Associu di i Paisani Corsi et nous avons prévu d’intégrer dans la gouvernance l’avis consultatif aux « mangeurs ». Nous avons conscience que le prix est une question importante, car nous sommes les premiers à nous servir au magasin, et la cherté du produit corse est une de nos préoccupations. L’équilibre est juste à trouver, mais nos produits restent abordables comparativement aux prix de la grande distribution.
Nous avons été très marqués par un voyage d’étude au Pays Basque où nous avons découvert la marque collective Idoki qu’ils ont mis en œuvre. Ce qui nous a vraiment convaincus, c’est leur réseau de points de vente collectifs, et leur souci d’une agriculture « carte sur table » où la transparence et le lien au consommateur sont au centre.
Les besoins de la marque collective sont essentiellement la commercialisation et la mutualisation des services, via un transporteur qui nous mettrait tous en lien. La logistique est devenue un enjeu majeur.
Une de nos préoccupations est la sauvegarde et la valorisation des races locales. Bien sûr, pour les ovins et les caprins, il est question de la qualité du lait et de la typicité fromagère, de même que pour les porcs, la qualité de la viande et la typicité de la charcuterie sont en jeu. Mais derrière la défense des races locales, il y a aussi les questions de rusticité et d’adaptation des bêtes à leur environnement. Tout ça étant, évidemment, très loin des modèles de stabulation, d’enfermement des bêtes dans des hangars. Ainsi nous avons décidé que la marque collective n’acceptera que des élevages en race locale.
Nous sommes également très attentifs à la langue. Les savoir-faire et les usages traditionnels sont issus de la langue corse qui doit rester vivante. Nous souhaitons donc publier en langue corse, et utiliser le bilinguisme pour l’étiquetage des produits.
D’une façon générale, avec la marque collective, notre désir est de défendre encore mieux cette agriculture paysanne qui nous paraît encore plus en danger qu’à l'époque de la création du magasin il y a 7 ans. Ce que l’on veut, c’est proposer le fruit d’un travail paysan, authentique et proche du « mangeur », et donc faire preuve de transparence.
Renouer avec l’âme paysanne des villages, c’est aussi soutenir la polyactivité ; les filières nous contraignent à nous spécialiser, alors que la diversification est une solution à apporter au développement d’une agriculture pérenne.
En attendant de nous fixer sur le nom de la marque, nous travaillons à l’échelle de l’Associu di i Paisani Corsi et nous avons prévu d’intégrer dans la gouvernance l’avis consultatif aux « mangeurs ». Nous avons conscience que le prix est une question importante, car nous sommes les premiers à nous servir au magasin, et la cherté du produit corse est une de nos préoccupations. L’équilibre est juste à trouver, mais nos produits restent abordables comparativement aux prix de la grande distribution.