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Dominique Alfonsi et Kyrn, une expression en liberté



Si l’on devait définir la relation entre le magazine Kyrn et la Corse, ce serait peut-être par la métaphore du miroir : rarement en effet, une publication aura été si proche, si représentative de l’histoire et des évolutions de son territoire de naissance. Ce qui explique probablement que, plus de trente ans après sa disparition en 1993, ce journal reste encore une référence absolue, et un sujet de regret persistant pour ses contributeurs comme pour ses lecteurs. Sandra Alfonsi nous propose de redécouvrir les ambitions et les audaces du titre qui fut notamment dirigé par Dominique Alfonsi.



Si lon devait définir la relation entre le magazine Kyrn et la Corse, ce serait peut-être par la métaphore du miroir: rarement en effet, une publication aura été si proche, si représentative de lhistoire et des évolutions de son territoire de naissance.
Ce qui explique probablement que, plus de trente ans après sa disparition en 1993, ce journal reste encore une référence absolue, et un sujet de regret persistant pour ses contributeurs comme pour ses lecteurs.

Derrière Kyrn, deux hommes

Dominique Alfonsi et Kyrn, une expression en liberté
La popularité du titre s’explique aussi et surtout par le courage et l’engagement personnel de deux hommes : Aimé Pietri, son fondateur, puis Dominique Alfonsi, qui, en reprenant Kyrn dans les années 1980 a transformé le mensuel en un hebdomadaire ambitieux, à l’audience élargie.
Cette dimension profondément « humaine », voire humaniste, reste consubstantielle du magazine : indépendant, nappartenant à aucun groupe de presse, Kyrn sest en effet construit avec « la sueur et les larmes », les espoirs et les convictions dune équipe et dune direction dont le moteur na jamais été la logique commerciale ou le sensationnalisme.
Cette liberté de ton, liée à un attachement territorial qui en est probablement lalpha et loméga, ou du moins la justifie en grande partie, donne sa force au titre tout au long de son histoire.
 
Créé par le journaliste Aimé Pietri (1931-2022) en décembre 1969, Kyrn affiche dès lorigine lambition de porter un « nouveau regard sur la Corse ». Ainsi, dans le premier éditorial du titre, peut-on lire, sous la plume du fondateur, les lignes suivantes : « Kyrn sera le reflet sans fard ni complaisance de la Corse telle qu'elle est. En espérant participer à la rendre, très vite, telle qu'elle devrait être ». Le ton est donné.
Le magazine, mensuel à l’époque, impose demblée une façon inédite de faire du journalisme et de linformation en Corse. Au printemps 1973, laffaire dite des boues rouges lui offre une visibilité, une crédibilité et une popularité croissantes : le traitement du sujet dans ses pages est percutant, et les reportages dédiés contribuent à éveiller les consciences.
Kyrn, dont la rédaction est alors basée à Bastia, devient au fil des numéros un support de référence, plébiscité sur l‘île comme ailleurs, nouant un lien fort avec son lectorat local et la diaspora. La promotion et la défense de la langue corse sont également placées au cœur de sa ligne éditoriale.
 
Dans les années 1980, le magazine Kyrn « fait sa révolution » : Dominique Alfonsi (1936-2007), imprimeur et éditeur à Ajaccio devient directeur de la publication et directeur de la rédaction. Il entend dynamiser le titre et lui donner une nouvelle dimension, en phase avec le « champ des possibles » qui semble alors souvrir pour la Corse.
Reprendre Kyrn offre pour lui une double opportunité : celle de pratiquer un journalisme exigeant, avec des collaborateurs de qualité, et celle de mettre en avant une certaine idée de la Corse. La réputation du titre, qui jouit dun lectorat fidèle en Corse comme au-delà constitue déjà un atout. De plus, Dominique Alfonsi, à la fois acteur et observateur avisé de lactualité locale, pressent que l’île est à un tournant de son histoire : les évolutions institutionnelles mises en place depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir en France vont changer la donne, modifier profondément le rapport entre la Corse et l’État, redéfinir les priorités, tout en cristallisant les oppositions.

Dominique Alfonsi, le pionnier

Dominique Alfonsi et Kyrn, une expression en liberté
L’engagement personnel de Dominique Alfonsi est ancien: c’est un militant autonomiste de la première heure, depuis le tout début des années 1960, lorsque, alors étudiant en journalisme à Paris, il collabore à la revue L’Union Corse-L’Avenir et fonde en 1961 l’Association des Etudiants corses de Paris, puis l’UNEC en 1962, qui porteront les premières revendications structurées pour la (ré)ouverture d’une université en Corse.
Co-fondateur et membre du comité directeur du Front Régionaliste Corse (FRC) aux côtés de Charles Santoni et de Bernard Benedetti, Dominique Alfonsi a également créé le Partitu Pupulare Corsu (PPC), toujours marqué à gauche, sous les couleurs duquel il est élu en 1982 à la première assemblée de Corse.
 
En tant qu’éditeur et imprimeur à Ajaccio, il a déjà à son actif la création de l’hebdomadaire InterCorse, l’édition en 1975 de la toute première histoire de la Corse en bandes dessinées et la publication d’un grand nombre d’ouvrages consacrés à l’île, en langue corse comme en langue française, parmi lesquels une réédition de la monumentale Anthologie des Ecrivains Corses de Hyacinthe Yvia-Croce. 
Dès sa reprise du titre Kyrn, Dominique Alfonsi fait le choix audacieux et financièrement risqué de le rendre hebdomadaire, pour lui donner une périodicité comparable à celle des news magazines continentaux qui font alors référence dans le domaine de l’information. Mais aussi, tout simplement, pour mieux « coller » à l’actualité.
La formule hebdomadaire parait pour la première fois dans la semaine du 19 au 26 février 1988. Ce numéro 189, dont la Une arbore un soleil levant flamboyant fait date: pagination quasiment doublée, titre remodelé « Kyrn magazine, l’hebdomadaire de la Corse », maquette entièrement modifiée, modernisée, pages en quadrichromie, nombre de journalistes et de collaborateurs augmenté, comité éditorial prestigieux, cette nouvelle formule se démarque déjà nettement, dans la forme, de la formule précédente.
 
Dominique Alfonsi apparait désormais dans l’Ours de Kyrn en tant que directeur de la publication et directeur de la rédaction. Il signera ensuite régulièrement des articles ou des  éditoriaux dans les pages du magazine sous le pseudonyme transparent de Dominique Renno, du nom de son petit village natal.
Son imprimerie assure également l’intégralité de la fabrication du journal: le pari éditorial de Kyrn devient aussi de facto un pari industriel avec une équipe composée de plus d’une soixantaine de personnes. Le centre névralgique du magazine passe de Bastia à Ajaccio. Aimé Pietri, le fondateur, reste membre de la rédaction. Deux bureaux sont ouverts sur le continent, l’un à Marseille, sous la responsabilité de Jean-Baptiste Nicolai et l’autre à Paris, confié à Emilia Vaugelade.

Les ambitions de la nouvelle formule

Au-delà de la forme, le contenu et les ambitions affichées par cette nouvelle formule de Kyrn marquent les esprits: l’éditorial de lancement s’adresse certes directement aux lecteurs pour présenter la démarche, mais, juste après le sommaire, c’est une profession de foi, une déclaration d’amour à la Corse aux accents vibrants, intitulée « Cette Corse dont nous avons tant rêvé » qui ouvre véritablement le magazine et donne le ton, s’affranchissant quelque peu des standards journalistiques en vigueur.
 « Corse tant rêvée ! ( …) Corse toujours recommencée, réinventée. (…) Corse "plus grande que nature et que toutes les preuves", dont nous portons le nom et qui porte le nôtre. La voici qui nous commande la nouvelle aventure de ce titre et de ces pages ».
(Kyrn, n°189, février 1988)
 
Il ne s’agit plus simplement de traiter l’information, ou d’affirmer un engagement, mais d'œuvrer à la construction d’une Corse « nouvelle », dans une période qui paraît enfin propice à une forme d’émancipation.
Les grands axes rédactionnels qui vont structurer les parutions à venir apparaissent déjà dans ce numéro (re)fondateur avec des articles signés Charles Frigara, François Diani - tous deux futurs rédacteurs en chef du titre - Mylène Serra, Michèle Peri, Jacques-Marie Coti (pseudonyme de François Peretti), ou encore Jacques Gregori…
« Ça bouge, en effet ! L’homme Corse accroché à sa terre, fort de ses certitudes, n’ignorant rien de ses faiblesses, est à un tournant de son histoire. Il sait qu’il doit franchir, à tout prix, l’obstacle que lui tend le monde moderne. Pour l’y aider, Kyrn Magazine lui offre une tribune privilégiée » (Kyrn, n°189).
 
Kyrn nouvelle formule se veut le « reflet d’une Corse en mutation », « instrument de dialogue » et « de liberté », éminemment « populaire, au sens le plus noble qui s’attache à ce mot » (Kyrn, n°189).
Et revendique sa part d’utopie « Simplement pour rappeler aux hommes de liberté et de solidarité que ce sont les utopistes du XIXe siècle qui ont ouvert la porte aux espérances de ce temps » (Ibid).
Les espérances de ce temps sont d’abord celles d’une île face à son destin : les avancées institutionnelles mises en place par la gauche au pouvoir avec le statut particulier de 1982 se poursuivent en effet tout au long de la décennie suivante, malgré d’inévitables désillusions.

Accompagner les mutations de l’île

Dominique Alfonsi et Kyrn, une expression en liberté
L’île est loin d’être apaisée pour autant à la fin des années 80. Et si l’élection présidentielle de 1981 avait indubitablement changé la donne, celle de mai 1988, cruciale, s’annonce dans un contexte différent. Après deux ans de cohabitation houleuse marqués par la présence de Charles Pasqua comme ministre de l’Intérieur du gouvernement Chirac, une nouvelle évolution statutaire pour l’île ne semble pas cette fois-ci figurer dans les priorités affichées par les candidats.
Toutefois, après la réélection du socialiste François Mitterrand au second tour, le dossier corse est très rapidement rouvert, et ce dès le mois de septembre 1988 :  à l’initiative de Pierre Joxe, nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Michel Rocard, l’île entre dans une phase de préparation, puis d’installation progressive d’un nouveau statut.
Tout au long du processus d’élaboration, puis de mise en place de ce que l’on appellera ensuite le Statut Joxe, acte de naissance de la collectivité territoriale de Corse en 1991, l’hebdomadaire Kyrn ouvre ses pages au débat, proposant des analyses croisées et des tribunes ouvertes. Cette interactivité s’impose définitivement comme un marqueur fort de son identité et de sa ligne éditoriale. Sa dénonciation récurrente de l’immobilisme de certains élus insulaires, reconvertis en « front du refus » protéiforme, aussi.
 
En parallèle de ces évolutions politiques et institutionnelles, la Corse apparait dans ces années-là comme une société en mutation : l’île passe progressivement d’un mode de fonctionnement ancien, en voie de sclérose, à l’émergence de forces nouvelles, féminines en particulier, qui s’affirment de plus en plus et bousculent les codes patriarcaux en usage.
Kyrn fait de ces figures féminines, qui investissent des domaines jusqu’alors plutôt réservés aux hommes, les exemples phares d’une sorte de « révolution intérieure » : dossiers, articles et portraits se succèdent ainsi dans plusieurs numéros.
C’est aussi, pour le journal, l’occasion de mettre en lumière l’adéquation du titre avec un mouvement qui prend de l’ampleur. La rédaction compte en effet de nombreuses plumes féminines, Mylène Serra, Michèle Peri, Carole Zalberg, Jackie Lucchini-Poggioli, Florence Antomarchi, Flavia Mazelin Accorsi ou Elizabeth Milleliri, qui sont en charge de tous les sujets, sans restrictions.
Encore une fois, Kyrn anticipe et accompagne une tendance qui ne fera que se confirmer par la suite : l’importance croissante des femmes non seulement au sein de la société en général, mais aussi au cœur des métiers de l’information.

Des métiers qui se font de plus en plus représentatifs des mutations sociétales qu’ils observent et décryptent : Kyrn joue volontiers la carte du partenariat et de la complémentarité avec les autres médias locaux, audiovisuels en particulier.
L’hebdomadaire suit ainsi avec attention les évolutions de la télévision régionale dont il a abondamment relayé la gestation, puis la mise en place. Des contributions régulières de Jean-Marc Leccia, alors rédacteur en chef de France 3 Corse, ou d’autres intervenants, démontrent l’intérêt du titre pour ce média qui gagne en force et en proximité, ainsi que pour la restructuration du paysage médiatique insulaire au sens large.
La création puis le développement, progressif et semé d’embuches, de la station télévisée régionale sont par ailleurs tout à fait représentatifs de la nature des relations entre l’île et le pouvoir central à cette même période. Kyrn s’en fait donc naturellement l’écho.
 
Femmes, médias, transports, environnement, Kyrn entend se placer au cœur de la Corse qui bouge. Et se fait « lanceur d’alerte » pour mieux porter « la plume dans la plaie ». Dominique Alfonsi accueille régulièrement dans Kyrn des intervenants issus de la société civile, comme Danièle Maoudj, Robert Colonna d’Istria, Marie-Jeanne Nicoli, Tonì Casalonga ou encore Gabriel-Xavier Culioli. Il fait également appel aux compétences de nombreux spécialistes, intellectuels et professeurs reconnus : Jacques Fusina, Ghjacumu Thiers, Marie-Jean Vinciguerra, Claude Olivesi, et bien d’autres, d’ici comme d’ailleurs.
Le titre s’attache aussi à rendre visibles les invisibles, ceux dont on ne parle pas, ou peu, et qui font pourtant partie intégrante de la société insulaire : les immigrés, les précaires, les « oubliés de la fête » au sens large…
 
Avec une approche inédite de la prise de parole politique, le magazine démontre également son indépendance d’esprit. Kyrn est ouvert à tous, sans sectarisme, fidèle à la profession de foi initiale de cette nouvelle formule hebdomadaire : dans un contexte local en pleine refondation, rythmé par des alternances de périodes d’accalmie et de violence, il faut en effet, plus que jamais, favoriser le dialogue et la pluralité des expressions.
Toutefois, dans une île où les forces politiques traditionnelles - ceux que d’aucuns appellent « les clans » - se partagent la majorité des pouvoirs, adoubés il est vrai par le suffrage universel, une parole alternative, autonomiste ou nationaliste, reste encore peu audible, et surtout peu relayée au-delà du cercle très restreint de la presse militante.

Un espace de débat et de liberté qui dérange

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C’est ce rôle d’espace de débat crédible, au sein d’un journal rigoureux, généraliste et grand public, que l’hebdomadaire entend assumer. Avec la conviction que c’est par le large développement d’un véritable argumentaire que les idées progressistes feront leur chemin dans l’opinion et, par voie de conséquence, dans les urnes… Ainsi, au fil des numéros, particulièrement durant les périodes de préfiguration et de concrétisation du projet puis du statut Joxe, Kyrn ouvrira ses colonnes aux militants autonomistes comme aux membres des partis traditionnels, et proposera des mises en perspectives contradictoires, des analyses et des interviews exclusives.
Mais sa liberté de ton dérange : en juillet 1991, l’imprimerie et les locaux du journal à Ajaccio sont dévastés par un attentat. Aucune victime, mais des dégâts considérables. Unanimement condamnée, cette action n’empêche ni la reparution immédiate du titre, ni la poursuite de sa démarche éditoriale.

Construire l’avenir de la Corse, en friche sur tous les plans, c’est le principal défi qui se présente en ces temps décisifs pour l’île. Deux concrétisations majeures, aujourd’hui encore sans équivalent en Corse, symbolisent l’importance de cette période: l’université de Corse, vivier de toute une génération d’entrepreneurs et de leaders politiques, et la Compagnie aérienne Corse Méditerranée, la CCM, devenue depuis Air Corsica, créée en 1989. Dominique Alfonsi sera d’ailleurs à l’origine en 1991 de la création puis de l’édition du mensuel ARIA, magazine de bord de la CCM / Air Corsica pendant trente ans.
Kyrn soutient et relaie l’évolution de ces deux outils de maîtrise économique et sociale à valeur d’exemples, portés par une volonté collective de développement et d’émancipation. Plusieurs dossiers sont ainsi consacrés aux étudiants de l’université de Corse, qui fête en 1991 sa première décennie d’existence, alors que de nombreux enseignants-chercheurs apportent régulièrement leur éclairage et leur expertise au magazine.


Construire l’après-Riacquistu

Dominique Alfonsi et Kyrn, une expression en liberté

Construire l’avenir c’est aussi passer de la période du Riacquistu, réappropriation culturelle collective qui suscita d’ailleurs la première mutation de Kyrn dans les années 70, à une phase « post Riacquistu » qui, sur le socle de fondamentaux réaffirmés, fait de nouvelles propositions en s’affranchissant de tout risque de « folklorisation ».
Littérature, chant, théâtre, festivals, arts plastiques, la Corse crée et innove alors avec succès, y compris sur la scène internationale. Kyrn consacre plusieurs numéros à ce renouveau artistique, mettant en lumière les talents émergents, parmi lesquels, justement, beaucoup d’enfants du Riacquistu. En parallèle, l’hebdomadaire propose des dossiers récurrents sur les traditions insulaires, jalons historiques et sociétaux incontournables.
De la même manière, la sauvegarde de la langue corse reste une priorité du titre: pour Dominique Alfonsi, l’évolution politique de l’île implique une réévaluation de son statut et la mise en place structurée de son enseignement. Un grand dossier interactif, publié en 1988 dans le numéro 217 de Kyrn, initie en ce sens un Chjam’è rispondi inédit.

Pendant ces années charnières, la redéfinition des rapports entre la Corse et l’Etat et les mutations sociétales en cours modifient profondément la physionomie de l’île. Plusieurs facteurs supplémentaires, à l’échelon international, entrent en jeu à la même période : la construction de l’Union européenne, avec l’adoption du Traité de Maastricht en 1992. Quid du statut des îles comme la Corse au sein de cette nouvelle Europe ?
Concomitamment, la guerre du Golfe en 1990-1991 et ses implications régionales, notamment une flambée sans précédent des agressions racistes sur l’île - ce que le magazine Kyrn dénonce inlassablement - replacent subitement la Corse dans son contexte méditerranéen naturel, jusqu’alors occulté.
Un numéro exceptionnel de Kyrn, le n°391 (31 janvier 1991 - 6 février 1992) intitulé Méditerranée l’An 1, fait ainsi dialoguer des personnalités éminentes, hommes politiques, intellectuels et artistes des deux rives, sur le devenir d’une « Mare Nostrum » en plein questionnement existentiel.

À partir de 1992, l’hebdomadaire connaît des irrégularités de parution, victime de son modèle économique très lourd, à une époque où les contraintes techniques étaient énormes et surtout très couteuses. C’est par une Une et un titre « coup de poing » - Mafia sì! - tristement prophétiques peut-être, que l’histoire de Kyrn s’achève en février 1993 avec la parution de son dernier numéro, le n°397.
L’arrêt du magazine sonne le glas d’une aventure journalistique et humaine profondément originale. L’
œil de Kyrn, en format mensuel ou hebdomadaire, aura ainsi accompagné l’histoire contemporaine de la Corse de façon singulière pendant un quart de siècle.

 
 


Nota Bene

Dominique Alfonsi et Kyrn, une expression en liberté

Qu’il soit ici permis à l’auteure de ce texte de formuler une suggestion, bien au-delà du seul exemple de Kyrn : pourquoi ne pas envisager l’organisation d’une grande exposition patrimoniale et historique, à Corte par exemple, sur le thème de l’édition, de l’imprimerie et de la presse en Corse ? Elle pourrait aller, chronologiquement parlant, de la période des Ragguagli de Paoli jusqu’à l’époque actuelle…


Pour aller plus loin

Mardi 29 Octobre 2024
Sandra Alfonsi


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